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Un amiral raconte pourquoi et comment le débarquement en Provence a été si rapide

Un amiral raconte pourquoi et comment le débarquement en Provence a été si rapide

Le 15 août 1944, les troupes françaises et alliées débarquaient par dizaines de milliers en Provence afin de libérer le sud du pays. L'amiral Antoine Sanguinetti raconte cet épisode en trois moments clés.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 14.08.2023 - Mis à jour le 13.08.2024
 

L'ANNIVERSAIRE.

Le 15 août 1944, en Provence, un second front est ouvert après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Cette opération a notamment pour objectif de fixer des troupes ennemies et de libérer les côtes méditerranéennes. Plus de 94 000 soldats et 11 000 véhicules sont débarqués dès le premier jour, dans la nuit du 14 au 15 août, et au total près de 250 000 soldats français y sont engagés.

La décision a été prise lors de la conférence anglo-américaine de Québec en août 1943. L'opération sera appelée « Dragoon ». Dans la stratégie des Alliés, le débarquement de Provence a joué un rôle essentiel. Il s'agissait de détourner les forces allemandes du débarquement principal en Normandie. Cette opération se déroule sous le commandement du général américain Alexander Patch.

Des soldats venus d'Afrique

L'assaut au sol, à l'aube du 15 août, a été précédé dans la nuit du parachutage de soldats britanniques et d'une opération d'atterrissage de planeurs américains. Une des conséquences de cette opération fut de permettre à des troupes françaises de combattre et de contribuer à la libération des territoires occupés. C'est un élément politique et psychologique essentiel pour l'après-guerre. Combattant aux côtés des armées alliées, l'armée d'Afrique, composée de troupes levées par la France dans l'ensemble de son empire colonial, et plus particulièrement en Afrique du Nord. La très grande majorité des soldats de la plus grande force de l'armée française de la libération venaient d'Afrique : Français d'Afrique du Nord, pieds noirs, tirailleurs algériens, marocains, tunisiens, zouaves, spahis, goumiers, tirailleurs que l'on appelait sénégalais, mais qui venaient en fait de toute l'Afrique subsaharienne, et parmi eux des Guinéens, des Ivoiriens

Dans l'archive en tête de cet article, l'amiral Antoine Sanguinetti raconte pourquoi l'opération a été plus rapide que prévu. Car dès le 15 août au soir, la zone libérée est déjà vaste, allant de Cavalaire à Saint-Tropez. Elle le sera encore davantage le 18 août au soir. Ce jour-là, les Allemands évacuent le Sud-Est, à l'exception de Toulon et de Marseille. Ces deux villes seront libérées le 28 août. En moins de 15 jours, la Provence est entièrement libérée. Les soldats français de l'armée B étaient sous le commandement du général de Lattre de Tassigny (devenu maréchal à titre posthume).

Portée primordiale

En 2019 dans le journal Le Point, Florimond Calendini, directeur du Mémorial du débarquement et de la libération de Provence à Toulon, estimait que le débarquement de Provence « n'existait pas dans l'imaginaire français » même s'il a eu une portée « primordiale », en permettant notamment au général de Gaulle d'affirmer que l'armée française avait « libéré la France».

Dans les deux autres archives ci-dessous, Antoine Sanguinetti revient sur la préparation et les plans de l'opération.

La préparation du débarquement en Provence : des équipes avaient été parachutées en amont à Toulon, Marseille et Sète pour préparer le débarquement e les équipes. Il était en effet essentiel de reprendre les ports du sud de la France.

L'amiral Antoine Sanguinetti explique le rôle de l'armée française lors du débarquement en Provence, en août 1944. Il rappelle que les alliés ont pris Toulon puis Marseille en une dizaine de jours. C'était le but du département de récupérer le port de Toulon. L'armée de De Lattre a permis d'accélérer le mouvement. En amont, tous les renseignements collectés ont été envoyés vers l'état-major allié par avion (un Dakota) depuis un champ du côté d’Apte.
 

Les chiffres de ce débarquement

Les forces alliées : 450.000 hommes appartenant à la 7e armée américaine commandée par le général Patch, parmi lesquels 250.000 Français de l'Armée B, placée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, dont une moitié de soldats issus des anciennes colonies (tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, pieds-noirs, marsouins du Pacifique et des Antilles).

Le 15 août avant 08h, 8000 tonnes de bombes sont déversées par 1300 bombardiers, et 16.000 obus de marine s'abattent sur les plages. À 08h, l'assaut principal est lancé entre le cap Nègre et la pointe de l'Esquillon.

Au soir du 15 août, un millier de soldats ont péri.

Quelque 850 embarcations dont plus de 500 navires de guerre, dont notamment 300 britanniques, 150 américains et 14 français, constituant la Naval Western Task Force conduite par l'amiral américain Hewitt.

Les forces aériennes alliées : 2000 appareils de la Mediterranean Allied Air Force du général américain Eaker. Dix mille parachutistes au total ont touché le sol français au soir du 15 août.

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