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Matignon, un enfer pour les premiers ministres ?

Matignon, un enfer pour les premiers ministres ?

Michel Barnier est-il promis à l’enfer de Matignon ? Certains de ses prédécesseurs peuvent en témoigner. Rivalité avec le président de la République, journées interminables… Être premier ministre, ce n’est pas de tout repos.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 23.09.2024
 

« Ça fait un peu plus de deux semaines que vous êtes à Matignon, est-ce que vous vivez en enfer ? » (David Pujadas à Manuel Valls en 2014), « Il y a une précision du quotidien et des évènements qui fait qu’on ne s’appartient plus du tout ». (François Fillon, Premier ministre de 2007 à 2012), « Franchement… Je suis sorti épuisé de cette maison ». (Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre de 2002 à 2005)

En accédant à Matignon, Michel Barnier devient le 27e premier ministre de la Ve République, un poste à responsabilités qui implique de l'autorité, mais aussi un certain sens du sacrifice et de l'abnégation. Une fonction dont on ne ressort pas indemne.

La « maison » dont parle Jean-Pierre Raffarin au début du montage d'archives disponible en tête d'article, c’est Matignon. Les premiers ministres n’en ressortent pratiquement jamais indemnes comme le montre notre florilège d’archives. Les anciens Premiers ministres sont unanimes : accéder à la fonction de chef du gouvernement n’est pas de tout repos. « On reçoit des coups. Alors, on a la peau qui s’écorne… » expliquait Laurent Fabius, Premier ministre de 1984 à 1986.

Une fonction ingrate ?

Être Premier ministre, c’est parfois servir de fusible. Comme Jacques Chirac en 1976, en désaccord avec Valéry Giscard d'Estaing, annonçant la démission de son gouvernement ou Michel Rocard en 1991, débarqué quelques minutes seulement avant un Conseil des ministres.

Devenir Premier ministre, c’est aussi être au second plan, dans l’ombre du président, comme le déplorait à demi-mot François Fillon en 2007. François Fillon, surnommé le « Mr Nobody » selon l’opposition ou le « collaborateur » selon le président Nicolas Sarkozy, qui l’empêchait d’aller sur le terrain.

Un Premier ministre peut aussi être remis à sa place publiquement par le chef de l’État lui-même. À l’instar de Manuel Valls par François Hollande en 2014. Une autre archive à regarder dans notre sélection. À l’époque, le Premier ministre avait des ambitions présidentielles. En réponse, le président lui lançait une petite pique.

Sous la Ve République, Matignon a connu 27 Premiers ministres. Dernier en date, Michel Barnier. Lui aussi connaîtra-t-il l’enfer de Matignon ? Réponse dans les prochains jours.

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