L'ACTU.
Mercredi 8 février, le film Pour la France sort sur grand écran. Le réalisateur Rachid Hami s’est inspiré de l'histoire de son frère Jallal, mort en 2012, lors d’un bizutage à l’école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan dans le Morbihan.
LES ARCHIVES.
« L'école des officiers de Saint-Cyr est ébranlée par la mort d’un de ses élèves », annonçait-on à la télévision. Le drame a eu lieu dans la nuit du 29 au 30 octobre 2012, dans l’enceinte de l’école de Saint-Cyr Coëtquidan dans le Morbihan. Jallal Hami, 24 ans, était un élève-officier de première année. Il participait à une soirée de « transmission des traditions », ou de bahutage dans le jargon militaire.
Sur France 2, une journaliste retraçait les faits : « Lundi soir, vers minuit, il participe à un exercice qui consiste à traverser à pied en tenue militaire un étang comme celui-ci, sur 50 mètres environ. » Un étang, non éclairé, où la baignade n'était pas autorisée. Dans une eau à 9 degrés, Jallal Hami mourra noyé. Le bahutage était déjà une pratique interdite par la loi, mais qui avait pourtant été autorisée par la hiérarchie.
« Cette activité de transmission des traditions, ce n’est ni plus ni moins que du bizutage. À Saint-Cyr, ça s’appelle du bahutage et sans doute que depuis plusieurs années, c’est inscrit dans l’emploi du temps », expliquait alors le colonel Jacques Bessy, président de l’association de défense des militaires.
Un procès contre une trahison
Une enquête pour homicide involontaire fut ouverte. Et le 23 novembre 2020, le procès s’ouvrit à Rennes. 7 militaires ou anciens militaires, dont deux cadres au moment des faits, comparaissaient devant le tribunal correctionnel.
Rachid Hami, le frère de la victime, était présent et rappelait au micro de France 3 Rennes : « Avant tout, je tiens à dire que ce n'est pas un procès entre une famille de banlieusards, d’arabes contre l’armée française. C’est un procès entre saint-cyriens, d’un élève qui est français, musulman et patriote contre les élèves de deuxième année qui l’ont trahi, contre les dysfonctionnements de l’institution militaire. »
Le procès dura 5 jours. Et le 14 janvier 2021, le verdict tomba. « 4 relaxes et 3 condamnations de 6 à 8 mois avec sursis. » Deux anciens élèves et un ancien responsable furent condamnés. Des peines trop légères, selon Rachid Hami : « Je ne savais pas non plus que la mort de mon frère méritait qu’on l’efface du casier judiciaire de ceux qui ont causé sa mort. Je ne savais pas non plus, après avoir été abandonné par ses camarades, qu’il serait abandonné par le parquet de Rennes après 8 ans. »
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