Novembre 1987, le chantier du Charles de Gaulle est lancé. « Une tonne et demie, c’est le poids de cette première tôle découpée à l’arsenal de Brest. Pour construire la coque du Charles de Gaulle, il en faudra 12 000 identiques. Un avant-goût du gigantisme du porte-avions nucléaire français ! »
C’est l'un des plus grands chantiers français des dernières décennies. Le porte-avions va nécessiter 13 millions d’heures de travail et coûter l’équivalent de trois milliards d’euros, pour un bateau de combat unique en Europe. « Après les États-Unis et l’URSS, la France est en effet la troisième puissance mondiale à se lancer dans la construction d’un porte-avions à propulsion nucléaire ! »
La malédiction du Charles de Gaulle
Et le 7 mai 1994, tout est prêt pour une mise à flot en grande pompe. Le bateau se dévoile, peu à peu, sous les yeux du Président Mitterrand. Une semaine plus tard, le porte-avions est mis en eau. C’est alors que démarre une série d’ennuis techniques pour le Charles de Gaulle. À l'époque, les médias ironisent et des journalistes vont jusqu’à parler de malédiction.
En 2000, il s’en est fallu de peu pour que l’hélice n’éventre la coque du bateau et provoque une véritable catastrophe. Et les révélations ne s’arrêtent pas là. « La CGT des travailleurs de l’État affirme que cette hélice était défectueuse avant son montage sur le Charles de Gaulle et que des responsables de la direction des constructions navales l'avaient signalé ! »
Encore plus étrange, l’usine qui a construit l’hélice part en fumée, quelques heures après le lancement d’une enquête sur cette affaire. Finalement, l’enquête sera close et l’hélice provisoirement remplacée par une de celles du très vieux porte-avions Clémenceau.
Après ces multiples retards à l’allumage, le Charles de Gaulle est définitivement mis en service en mai 2001. Il navigue depuis dans des eaux plus tranquilles.