Nous sommes sous la IVe République et la France, dirigée par Edgar Faure, connaît une instabilité politique permanente. Espérant obtenir une plus large majorité pour gouverner, Edgar Faure dissout l’Assemblée le 1er décembre 1955. Il provoque des élections législatives anticipées, à peine un mois plus tard !
Des Français interrogés se montrent alors divisés sur le bien fondé d’un tel pari politique.
Faure a-t-il fait le bon calcul ? Car une force à l’extrême droite est en train de monter : le poujadisme. Populiste, anti-parlementariste, nationaliste… Pierre Poujade est aussi connu pour ses déclarations antisémites contre le dirigeant de gauche Pierre Mendès-France. Elles lui vaudront un surnom : Poujadolf.
Face à cette poussée poujadiste, le centre et la gauche lancent une union pour les législatives. Dans L’Express, le journaliste Jean-Jacques Servan-Schreiber utilise alors le terme de «front républicain». Très vite, c’est cette expression qui est gardée pour décrire l’alliance.
Et en janvier 1956, l’heure des élections législatives a sonné.
Le soir de l'élection, les résultats tombent. De nombreux députés poujadistes font leur entrée à l’Assemblée, parmi lesquels un certain Jean-Marie Le Pen !
Malgré cela, c’est une victoire pour le «front républicain» qui obtient une majorité relative. Le socialiste Guy Mollet devient chef du gouvernement
Mais en dépit de cette victoire, le «front républicain» se délite rapidement, notamment autour de la question algérienne. La guerre en cours ne trouve pas d’issue politique, ce qui entraînera la chute de la IVe République, en 1958.