Pieter Cornelis Mondriaan est né aux Pays-Bas en 1872. A la fin du 19e siècle, il étudie à l’Académie des Beaux-arts d’Amsterdam sans grand succès. L’artiste peint essentiellement des paysages. Progressivement, sa découverte de Munch, de Seurat et de Van Gogh le pousse vers le fauvisme et le divisionnisme. Au cours de ses années d’apprentissage, Mondrian commence à réfléchir sur le sens du motif et tente de traduire avec sa peinture un langage universel (Dévotion, 1908 ; Evolution, triptyque, 1910-1911).
Découvrez ce portrait de Mondrian dressé par le critique Michel Seuphor en 1968. Le critique d'art et peintre abstrait, raconte le parcours du peintre vers l'abstraction.
La ville Lumière
En 1912, l’artiste s’installe à Paris et change son patronyme en Mondrian. Le peintre approfondit son approche du cubisme (Nature morte au pot de gingembre I et II, 1912). De nature solitaire, le jeune homme se mêle peu à ses congénères comme le rappelle le galeriste Maurice Levebvre-Foinet en 1975.
Mondrian et ses achats
1975 - 02:22 - vidéo
Mondrian, le solitaire, 1975
En 1913, Mondrian élabore ses premières toiles abstraites mais l’année suivante, la santé de son père et le début de la Grande Guerre le forcent à rentrer en Hollande.
Mondrian
1969 - 02:39 - vidéo
Naissance de l’abstraction
Au cours de cet exil temporaire, Mondrian travaille alors sur l’opposition des éléments et la combinaison des notations géométriques (Jetée et océan, 1915 ; Composition, 1916). En 1917, sa toile Composition avec lignes noires est le point culminant de cette recherche de l’abstraction.
Le peintre abstrait s’essaye également à la couleur qu’il étale en superpositions ou « trace en lignes » (Composition avec plan de couleur A et B et Compositions avec plan de couleur en 1917). Son incursion picturale le conduit à la « grille modulaire all-over » (neuf toiles de 1918 à 1919). Mondrian cultive l’abstraction au sens propre dans sa vie personnelle, ainsi que le décrit son ami Michel Seuphor dans ce document.
Mondrian d'après son ami Michel Seuphor
1975 - 14:48 - vidéo
Mondrian l’homme abstrait, 1975
Le néoplasticisme
De retour à Paris en 1919, Mondrian abandonne cette grille et se tourne vers le néoplasticisme qu’il nomme « principe général de l’équivalence plastique ». C’est à la même période qu’il découvre la théosophie et écrit une série de textes évoquant une société future parfaitement équilibrée où chaque élément trouve sa justification : une utopie architecturale, basée sur une fusion généralisée (de la maison avec la rue, de la rue avec la ville…).
Michel Seuphor sur la théosophie
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L’importance de la théosophie chez Mondrian, 1975
Piet Mondrian participe à toutes les manifestations de l’avant-garde européenne et en particulier aux groupes « Cercle et Carré » (1929) puis « Abstraction-Création » (1931). En 1975, la plasticienne Marcelle Khan, ancienne membre de « Cercle et Carré » et Virginie Pevsner, cantatrice, évoquent son rapport aux autres artistes de son temps.
Marcelle Cahn se souvient de Mondrian
1975 - 14:58 - vidéo
La particularité de Mondrian 1975
Découverte du jazz
En 1938, la menace d’une nouvelle guerre pousse Mondrian à fuir vers Londres, puis à rejoindre New York. Là, il est rapidement intégré au groupe des American Abstract Artists. Le peintre découvre le jazz qui va bouleverser son travail artistique. Désormais, il intègre la notion de rythme, de vibration dans ses œuvres, en limitant ou accentuant le rôle de la couleur (New York City I, 1942). L’effet vibratoire est obtenu par une mise en place fragile de petits morceaux de papiers, peints à l'huile, posés les uns à côtés des autres.
Piet Mondrian et la musique ; extrait 1
1988 - 07:43 - audio
Euphonia : Piet Mondrian et la musique, 1988
Mondrian meurt le 1er février 1944, laissant inachevée dans son atelier sa dernière œuvre : Victory Boogie Woogie. En 1945, le Museum Of Modern Art de New York lui rend hommage et expose sa production américaine.
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