Philippe de Gaulle, fils aîné du général de Gaulle mort à l'âge de 102 ans le 13 mars 2024, a consacré une grande partie de sa vie à perpétuer la mémoire de son père.
On le voit notamment dans l'archive en tête de cet article raconter comment ses parents avaient acquis le domaine de la Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises en Haute-Marne et comment le général y a vécu.
Ainsi en 1990, il détaillait quelque peu : « Mes parents ont acheté ici en mai 1934 parce que c'était bon marché. Mon père aimait la localisation entre Paris et les garnisons de l'est, les forêts, les vallées. Il a vécu ici de 1946 jusqu'en 1958. Puis ensuite, il est revenu environ un week-end sur trois... ».
Comme on le voit dans cette archive, la ressemblance entre le père et le fils était frappante. Grand, légèrement voûté, il avait de longs bras, de grandes oreilles. Le même profil, le même nez, l'ombre d'une moustache identique. Une voix saccadée et profonde.
Philippe de Gaulle a fait carrière dans l'ombre de son père. Ce dernier, rétif à tout népotisme, ne l'a jamais aidé à obtenir un poste ou un avantage. Bien au contraire : il n'était pas Compagnon de la Libération alors qu'il aurait pu y prétendre.
Né le 28 décembre 1921 à Paris, Philippe de Gaulle était l'aîné des trois enfants du couple De Gaulle.
Dans la famille, l'ambiance était austère : les enfants ne parlaient que quand on leur donnait la parole ; Yvonne de Gaulle, née Vendroux, consentait à des baisers uniquement le 31 décembre et le jour de l'anniversaire. Quant au père, il était capable d'attentions, mais emporté par l'histoire, il pouvait se montrer autoritaire, pince-sans-rire et d'une extrême pudeur. Il était plus dur avec son fils qu'avec ses filles Anne et Élisabeth. La Boisserie convenait bien à Anne, porteuse de trisomie 21, qui ne pouvait pas vivre en ville, comme l'explique Philippe dans l'archive déjà mentionnée.
Philippe de Gaulle, marié à Henriette de Montalembert de Cers, avec qui il eut quatre fils, a écrit plusieurs ouvrages sur son père. En 2003 et 2004, il publiait De Gaulle, mon père. Un succès d'édition.
Consacré à la préservation de la mémoire de son père, il s'agissait, pour le «fils ébloui», comme il le disait, d'humaniser son illustre géniteur, icône de son vivant, chef de la France libre et ancien président de la République, décédé en 1970.
Un exemple de cette mémoire avec cette autre archive ci-dessous :
Philippe de Gaulle évoque le poids de l'image de son illustre père
1971 - 00:58 - vidéo