Lorsque Giovanni Montini, archevêque de Milan et âgé de 65 ans, est élu pape sous le nom de Paul VI le 21 juin 1963, les catholiques ont avant tout à l'esprit la question centrale du Concile Vatican II. Cet extraordinaire moment de réflexion et de réforme avait été voulu par son prédécesseur, le pape Jean XXIII.
Paul VI, qui connaissait bien la diplomatie vaticane, poursuivra avec succès Vatican II, modernisant l'Eglise catholique, tout en étant le premier « pape voyageur » de l'Histoire. Paul VI est en effet le premier pontife à se rendre hors d'Italie pour des voyages à l'étranger qui susciteront l'enthousiasme de centaines de milliers de catholiques.
Une mobilité qui commence quelques mois après son élection pontificale. En janvier 1964, il se rend en Terre Sainte. Un voyage qui surprend le monde et entame le processus de dialogue interculturel, et qui sera suivi par un séjour en Inde, la même année.
En 1965, Paul VI est encore le premier pape à se rendre à New York, pour prononcer un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies. Un discours qui fera date, prononcé le 20 octobre 1965. Cette phrase, notamment, dite avec émotion et détermination, fera le tour du monde :
« Jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! C’est la paix, la paix qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité »
Ce voyage américain lui permet de s'entretenir avec le Président Johnson et d'officier une messe devant 90 000 catholiques réunis au Yankee Stadium.
Devant le succès de ces premiers voyages, qui présentent au monde le visage d'une Eglise qui s'ouvre sur les réalités contemporaines, Paul VI effectuera d'autres déplacements, au Portugal et en Turquie en 1967, en Colombie en 1968, à Genève et en Ouganda en 1969.
C'est durant sa dernière tournée, en Asie et en Océanie, de novembre à décembre 1970, qu'il sera victime d'un attentat : à Manille, capitale des Philippines, un jeune bolivien de trente-cinq ans déguisé en prêtre s'approche de lui et l'attaque au couteau, le blessant au cou. Blessures qui s'avéreront superficielles, ne l'empêchant pas de poursuivre son programme.
Ce voyage en Asie sera le dernier déplacement du Souverain pontife en dehors des frontières italiennes. Pendant ses huit dernières années à la tête du Vatican, Paul VI se rendra néanmoins dans de nombreuses autres localités de la péninsule.
Avec le concile Vatican II et cette nouvelle politique internationale qui le rapproche des catholiques aux Amériques, en Asie et en Afrique, Paul VI aura marqué les années 1960 en insufflant une nouvelle relation entre le Vatican et le monde.
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