Paul Meurisse n'était pas prédestiné à devenir comédien. Né en 1912 dans une famille de la petite bourgeoisie, il commence par étudier le droit à Aix-en-Provence pour devenir clerc de notaire. Cependant sa fibre artistique prend rapidement le dessus. Doté d'un timbre grave, sa voix fascine et lui ouvre les portes du music-hall. Après avoir remporté un radio-crochet en 1936, il débute dans une revue au Trianon comme danseur et entame un tour de chant dans des cabarets. C'est là que Pierre Dac le remarque et l'emmène en tournée. Son tour de chant détonne. Il interprète des chansons gaies de façon lugubre, imposant son personnage de pince-sans-rire.
"Le théâtre est un métier et le cinéma en est un autre. Mon véritable métier c'est le théâtre… Je n'ai pas le mépris que beaucoup d'acteurs de théâtre ont pour le cinéma mais enfin, ce n'est pas de l'art dramatique…"
Mobilisé en 1939, il revient sur scène dès 1940. Ces années-là, il rencontre Maurice Chevalier et surtout Edith Piaf avec qui il vivra deux ans. A ses côtés, il interprète Le Bel indifférent de Jean Cocteau au théâtre des Bouffes-Parisiens. Il revient ici sur leur rencontre dans les cabarets. Elle avait 24 ans et luit 26.
Sa carrière cinématographique démarre en 1946 avec Macadam dans lequel il interprète un voyou.
Très présent au cinéma, il n'abandonnera jamais les planches. Il est pensionnaire de la Comédie-Française à partir de 1956, mais refusera de signer un contrat de sociétaire.
De ses rôles ressortent son élégance, son flegme quasi britannique. L'acteur manie l'humour noir, l'ironie et une pointe d'autodérision comme dans L'Œil du Monocle.
Tournage du film Un monsieur bien sous tous rapport, 1963.
L'un de ses meilleurs rôles, pour ne pas dire le meilleur, est celui du commissaire Blot dans Le Deuxième Souffle de Jean-Pierre Melville, débutant par un quasi-monologue époustouflant. A la suite de cette collaboration, le réalisateur lui donnera le surnom de "The actor".
On n'oubliera pas non plus sa brillante plaidoirie d'avocat faussement cynique, face à Brigitte Bardot et son défenseur Charles Vanel, dans La Vérité, de Henri-Georges Clouzot...
Paul Meurisse meurt d'une crise cardiaque le 19 janvier 1979. Il est inhumé au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine.