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Paroles d'adultes toujours «gagas» de leurs nounours

Paroles d'adultes toujours «gagas» de leurs nounours

À partir du 4 décembre 2024, l'ours en peluche est à l'honneur dans une exposition organisée au musée des Arts décoratifs. Le nounours, un jouet cher au cœur des Français et de leurs hommes politiques comme le montre cette archive de 1982.

Par Florence Dartois - Publié le 20.09.2019 - Mis à jour le 25.11.2024
Les nounours - 1982 - 02:54 - vidéo
 

L'ACTU.

Du 4 décembre 2024 au 22 juin 2025, le musée des Arts décoratifs à Paris met à l'honneur l'ours en peluche. Apparu au début du XXe siècle, il a rapidement éclipsé d'autres jouets emblématiques depuis de millénaires. Compagnon incontournable de l'enfance, le nounours en peluche, symbole de douceur, était pourtant à l'origine un féroce animal sauvage. L'exposition se propose notamment de comprendre cette évolution de perception. L'archive disponible en tête d'article montre très bien l'attachement des Français à leur tendre doudou. Personne n'échappe à sa part d'enfance et nombreux sont ceux qui conservent leur ourson bien longtemps après la fin de l'enfance. Nos hommes politiques ne font pas exception comme le montre l'archive disponible en tête d'article.

Les 100 ans de Teddy Bear
2002 - 01:37 - vidéo

Reportage sur l'histoire de l'ours en peluche, inventé par l'allemand Richard Steiff et surnommé Tedy Bear par les Américains en hommage à Theodore Roosevelt.

L'ARCHIVE.

En 1982, le jour de Noël, le journal de 20 heures d'Antenne 2 diffusait un reportage sur l'attachement des Français à leur ours en peluche. Un jouet empreint d'une dimension émotionnelle toujours perceptible des années après l'enfance. Blanc, brun, roux ou noir. Petits yeux malicieux en verre ou en plastique. Truffe cousue ou collée… personne, dans ce reportage, n'avait oublié à quoi ressemblait le nounours de son enfance. Certains même le possédaient toujours. Car le nounours n'est pas un jouet comme les autres, c'est ce que montre ce micro-trottoir.

Chevelure poivre et sel, lunettes épaisses sur le nez et grosse moustache, ce soixantenaire restait inconsolable de la perte de son jouet : « Je me souviens même qu'il y a eu un drame parce qu'un jour, l'ours, il est passé dans des vieux cartons à la poubelle ! Et ma mère et moi, on a mis des années à s'en consoler. L'histoire de l'ours, perdu, disparu. Je n'ai plus jamais voulu en ravoir un après. »

Chapeau vissé sur la tête, ce monsieur souriant est chanceux, lui n'avait pas subi de traumatisme similaire et pour cause : « oui, j'ai eu un petit ours brun et je crois bien qu'il existe encore. » Quant à cette fillette qui avait un ours marron, elle paraissait bien moins sentimentale que ces messieurs : « il avait un nez que je n'aimais pas, alors je l'ai arraché ! » Expliquait-elle sans une once de honte.

Les politiques nostalgiques de leurs nounours

Les plus sensibles, peut-être, étaient les hommes politiques interrogés dans ce sujet. Ainsi, Lionel Jospin qui faisait une révélation plutôt surprenante : « Pour moi, il était le personnage adulte dans notre couple et c'était moi l'enfant. Et puis, quand il a perdu ses yeux et le bout de son nez, je l'ai démystifié. » Sur un plateau télévisé, Georges Marchais expliquait ne pas se souvenir d'avoir eu un ours et demandait un poil suspicieux : « Pourquoi vous me demandez ça ? » Quant à Jacques Chirac, amusé, il précisait : « Je n'ai pas eu de nounours, j'ai eu un lapin. J'avais un lapin, mais auquel je tenais beaucoup. » Autre homme politique interrogé, Jacques Barrot. Le regard un rien nostalgique, il confiait avoir eu un ours en peluche jaune : « c'était un confident (…) et j'étais très fidèle. C'est toujours le même. Je me souviens très bien. »

Un confident discret

Un nounours, c'est un peu comme le premier amour. On ne l'oublie jamais. D'ailleurs, une jeune femme, désormais pendue au cou de son ami racontait : « Il était gros et très gris (…) Je lui racontais tout. » Un autre badaud précisait qu'il possédait toujours son ours et qu'il trônait sur son bureau, se justifiant ainsi : « Il a de très beaux yeux. »

Toujours prêt à écouter nos secrets, jamais un ours en peluche ne trahirait notre confiance. Quant à cette dame, rencontrée dans l'allée d'un marché, l'attachement à son discret ami était une évidence : « C'était un confident. C'était Nounours et puis c'est tout. »

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