L'ACTU.
Depuis le 24 juin 2024, la ligne 14 du métro parisien est prolongée jusqu'à l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne). Cette prolongation pourrait bien hypothéquer l'avenir de l'Orlyval, l'ancien mode de transport qui accueillait, chaque année, près de 3 millions de voyageurs. En effet, depuis 1991, il était possible de se rendre à l'aéroport en empruntant cette navette automatique via le RER B à Antony (Hauts-de-Seine).
LES ARCHIVES.
Orlyval, pour véhicule automatique léger (VAL), fut mis en service en octobre 1991. À l'époque, il devait compenser l'offre insuffisante de transports en commun dans le sud de Paris. C'est l'entreprise Matra Transport qui avait remporté le marché en proposant son VAL, un métro automatique qui était déjà en fonctionnement à Lille. Sans conducteur, commandé par ordinateur, la navette était présentée comme un bijou de technologie extrêmement sécurisé. Débutés en janvier 1989, les travaux s'achevaient après une durée record d'à peine trois ans, en septembre 1991.
Début des travaux du Orlyval
1989 - 01:02 - vidéo
Début des travaux du Orlyval et présentation du projet de Matra Transport en images de synthèse.
Trois ans après le premier coup de pioche, le chantier de l'Orlyval s'achevait au printemps 1991. Dès le mois de mai, la liaison était opérationnelle et Matra effectuait ses premiers tests de conduite. L'archive disponible en tête d'article est un sujet diffusé dans les Actualités régionales Île-de-France de FR3. La promesse était alléchante, la navette devait relier la capitale à Orly en 30 minutes, de manière entièrement autonome, à une vitesse moyenne de 70 km/h. En avant-première, des journalistes de FR3 profitaient des tests pour se glisser dans les navettes au design futuriste. Le mini train autonome circulait le long des pistes de l'aéroport sur une ligne créée de toute pièce.
Deux opérateurs suivaient le déplacement de la navette en permanence sur des écrans de contrôles. Charge à eux de veiller au bon fonctionnement du système de pilotage automatique et des vitesses maximales, ainsi que de la protection anticollision et celle des voyageurs à l'ouverture et à la fermeture des portes.
Le maître-mot était la sécurité du système et des passagers. Interrogé, André Cohen, le directeur du Projet Orlyval Matra Transport, rassurait sur la parfaite fiabilité du dispositif qui n'avait connu aucun incident depuis la mise en place du VAL de Lille en 1983, « on a transporté plus de 200 millions de passagers (...) on a des taux de sécurité qui sont très, très bons ».
La ligne devait circuler 7 jours sur 7, de 6 heures à minuit, avec la cadence d'une rame toutes les 4 à 7 minutes. À l'époque, on se prenait à rêver d'élargir la ligne qui aurait permis d'accéder en 40 minutes à La Défense et en moins d'une heure à Roissy.
Rapide et confortable
Le 2 octobre 1991, la ligne était inaugurée, l'Orlyval tenait ses promesses. Deux journalistes faisaient le trajet Paris-Orly avec les passagers, ironisant sur le fait qu'il s'agissait d'un parcours digne d'un TGV. En effet, la bonne nouvelle de ce lancement était que le trajet ne prenait que 20 minutes, un gain de temps par rapport aux 30 minutes annoncées par Matra. De quoi satisfaire les voyageurs, comme celui qui avait ressenti « une impression sympathique de rapidité - un peu trop peut-être - car ajoutait-il, le démarrage un peu brutal m'a pratiquement fait tomber par terre ».
Le seul « couac » précisait le commentaire, c'était le prix du billet de 55 francs (environ 7 euros). Une somme pour les voyageurs interrogés au débotté.
Le VAL devait concurrencer les taxis et les bus, mais certains usagers, malgré le risque de retard, préféraient encore les utiliser, à l'instar d'Antoine Waechter, député européen des Verts, qui reconnaissait vouloir rester fidèle au bon vieux bus RATP. Mais était-ce un choix très écologique ?
Orly : les usagers d'Orlyval
1991 - 02:08 - vidéo
Son avenir s'assombrit car l'attractivité de la ligne 14 pourrait bien faire chuter sa fréquentation. Les élus locaux cherchent désormais des solutions pour réorienter l'utilisation de l'Orlyval et éviter sa destruction. En janvier 2020, alors que l'échéance du prolongement de la ligne 14 se rapprochait, France 3 Île-de-France posait cette question qui taraudait déjà les esprits des élus locaux : « La navette aura-t-elle encore une raison d'être quand le super métro (ligne 14) entrera en service ?
Certains édiles rêvaient déjà de sa reconversion...
PGO AVENIR D'ORLYVAL
2020 - 02:43 - vidéo