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Depuis 1985, des cas de discrimination capillaire au travail

Depuis 1985, des cas de discrimination capillaire au travail

Le député Liot Olivier Serva veut lutter contre la discrimination capillaire au travail. Une proposition de loi est à l’ordre du jour cette semaine à l’Assemblée nationale. Des entreprises qui licencient leurs salariés à cause de leur coupe de cheveux… ça s’est déjà vu.

Par Jérémie Gapin - Publié le 25.03.2024
 

L'ACTU.

Le député Liot Olivier Serva veut lutter contre la discrimination capillaire au travail. Une proposition de loi est à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale. Des entreprises qui licencient leurs salariés à cause de leur coupe de cheveux… ça s’est déjà vu et le montage d'archives en tête d'article revient sur quelques exemples.

LES ARCHIVES.

1985. Eric, employé d’une banque, vient de se faire licencier, car il portait… une crête iroquoise au travail. Une coupe jugée indécente par son entreprise. À l’époque, l’apparence physique, et donc les coupes de cheveux, ne sont pas un motif de discrimination au travail. Aucune loi n’interdit un employeur de refuser une candidature, ou de licencier un salarié sur ce critère. Les cas de licenciements sont de plus en plus médiatisés. Comme celui de Samuel, commis de cuisine en 1996, et renvoyé par son employeur, car il jugeait que sa coiffure ne correspondait pas au style de son restaurant. Les remarques peuvent aller loin : « On m’a demandé de perdre du poids, de me teindre en blonde, de me couper les cheveux. » En 2000, Mina aussi a subi les remarques de son patron. Après 5 mois de pression, elle dut démissionner de son poste de vendeuse.

Vers une prise en compte de la discrimination

Un an plus tard, en novembre 2001. Première avancée sur le plan législatif. L’Assemblée nationale adopte une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la discrimination à l’embauche, mais aussi tout au long de la vie professionnelle. Si un employeur ne respecte pas cette loi, il encourt jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende. Mais cette loi dispose d’un flou juridique, car il n’existe aucune mention sur les cheveux. Résultat, il y a encore des cas de discrimination capillaire au travail. En 2012, Aboubakar Traoré est en conflit avec sa direction. À cause de ses dreadlocks, ce steward d’Air France doit porter une perruque pour travailler.

Après 10 ans de procédure, en 2022, la justice a donné raison à Aboubakar Traoré et condamné Air France pour discrimination. C’est ce cas qui a poussé le député Liot Olivier Serva à proposer une loi contre la discrimination capillaire. L’objectif ? Ajouter à la liste des discriminations passibles de sanctions pénales… celles sur « la coupe, la couleur, la longueur ou la texture des cheveux. »

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