« Les coups, quand ils sont portés, ne sont vraiment pas de même nature ». En 1997, Nicole Notat était sur le plateau de « Bouillon de culture » pour la publication de son ouvrage Je voudrais vous dire avec Hervé Hamon. Elle répondait aux questions de Bernard Pivot, qui s'attardait plus particulièrement sur un chapitre intitulé « Je voudrais vous dire ma situation de femme publique ». « Vous êtes la première femme à diriger un syndicat. Ça a été un événement quand vous avez été nommée. (...) Est-ce qu'on peut considérer que les syndicats sont quand même des lieux assez machistes ? », demandait le journaliste.
Pour la syndicaliste, sa situation n'avait rien de particulier. « Oui, évidemment, répondait-elle, mais pas plus que d'autres milieux. » Et, ce n'était qu'en arrivant sur le devant de la scène qu'elle avait connu des difficultés : « J'ai rencontré le sexisme, le machisme en accédant à des responsabilités, en devenant une femme en responsabilité et en devenant numéro 1, c'est-à-dire placée devant le regard des autres, le plus grand nombre de regards possibles, là, [le machisme] est arrivé très fort. »
« Je voudrais tout de suite dire pour qu'il n'y ait pas d’ambiguïtés : je pense que toute personne, homme ou femme, qui est en première ligne, qui est en responsabilité de numéro 1, connaît des critiques, est sujet à polémique, à affrontement, à controverse. Je dirais que ça, c'est la vie, c'est normal. Quand on occupe ces fonctions-là, il faut savoir que ça fait partie de la fonction et il faut savoir les vivre. » Et de conclure : « Simplement quand on est une femme, ça ne se passe pas de la même façon exactement que quand on est un homme. »