L'ACTU.
Il y un siècle, le 29 novembre 1922, l’égyptologue britannique Howard Carter annonçait officiellement la découverte du tombeau de Toutankhamon, dans la Vallée des rois. Le caveau tient sa célébrité tant aux trésors s'y trouvant qu'à la « malédiction » qui poursuivit ceux qui tentèrent de l'ouvrir.
LES ARCHIVES.
Les momies fascinent, sans doute parce qu'il s'agit de cadavres préservés de la destruction du temps et de la putréfaction. Elles sont souvent rituelles, sociétales, mais sont parfois aussi le résultat imprévu des caprices de la nature. Les Égyptiens pensaient qu'éviscéré, séché et embaumé, le corps pouvait devenir le vaisseau de l'âme du défunt et qu'ainsi, elle survivrait à jamais dans l'au-delà et renaîtrait un jour. Pour accompagner la dépouille dans son dernier voyage, ils n'hésitaient pas à y associer ses trésors, de la nourriture, et parfois ses serviteurs, voire ses animaux de compagnie.
Dans l'archive ci-dessous, un entretien réalisé au Musée d'histoire naturelle de Lyon avec Louis David, directeur du musée, présentait des momies péruviennes et égyptiennes, ainsi que des momies d'animaux. Il en explique les secrets : éviscération, séchage, embaumement.
La plus célèbre d'entre elles : Toutankhamon
La plus célèbre de ces enveloppes intemporelles est sans doute celle de Toutankhamon, découverte par Howard Carter, un égyptologue anglais en 1922. Reportage consacré au mystère de la momie du jeune pharaon Toutankhamon (-1345- vers -1327 av. J.-C.), alors que des prélèvements ADN révélaient quelques informations concernant sa généalogie et les raisons de sa mort. Retour sur sa découverte en 1922 dans la Vallée des rois et sur la malédiction qui a frappé ses découvreurs.
Tous les pharaons étaient momifiés, et de nombreuses momies royales ont été retrouvées. En 1976, Ramsès II (1301-1234 av JC) était présenté pour la première fois devant les caméras au Musée de l'Homme à Paris, alors qu'une équipe de chercheurs restaurait sa momie pour la sauver de la destruction. Il s'agissait, selon l'archive de 1976 ci-dessous, de « guérir un homme mort il y a déjà 32 siècles. »
Grâce aux nouvelles technologies, les scientifiques pouvaient désormais à « autopsier » les momies et découvraient parfois des choses bien étonnantes. Le reportage de 1994 suivant montrait les procédés utilisés, les trouvailles et le travail effectué sur la momie de Ramsès.
Les reines retrouvées
Néfertiti (1370 à 1333 av. J.-C.), femme du pharaon Akhenaton était connue pour sa beauté. Comme le rapportait l'archive ci-dessous, en 2003, une équipe anglaise affirma avoir découvert sa momie dans la vallée de Louxor. Mais la polémique enfla, en effet, les Égyptiens affirmèrent qu'il s'agissait d'un homme. La célèbre reine d’Égypte n'avait pas fini de faire fantasmer.
En 2007, la ville du Caire annonçait avoir identifié la momie de la reine Hatchepsout (1508 et 1495 av. J.-C), seule femme pharaon le l'histoire de l’Égypte ancienne, grâce à une molaire. Elle avait été retrouvée dans les sous-sols du musée du Caire.
Les animaux momifiés
Les anciens égyptiens momifiaient également toutes sortes d'animaux, généralement pour rendre hommage à une déité particulière qui pouvait se manifester sous une forme animale. En 1982, une nécropole de chats momifiés fut découverte à Saqqarah en Égypte. Ils étaient offerts en offrande au temple de Bastet. Dans l'archive de 1982 présentée ci-dessous, en archéologue faisait la visite.
Les crocodiles étaient offerts au dieu Sobek, qui symbolisait la force des pharaons égyptiens. En 2014, une de ces momies était restaurée au Louvre-Lens comme le détaillait l'archive suivante.
Les momies culturelles
Les Égyptiens ne sont pas les seuls à avoir utilisé le processus de momification, les Incas le faisaient également. En 1949, une momie de plus de 3000 ans, sans doute celle d'un prêtre inca, fut découverte au Pérou rapportait une archive.
1954. À 5000 mètres d'altitude, dans la Cordillère des Andes, un muletier chilien mit à jour le corps d'un enfant dans une grotte. Ses riches vêtements rehaussés d'argent semblaient indiquer qu'il s'agissait d'un petit prince inca qui reposait là depuis 500 ans racontait un reportage.
Les peuples indiens ou indigènes pratiquèrent d'autres techniques d'embaumement. Dans l'archive ci-dessous, Roland Mourer, conservateur adjoint du Musée d'Histoire Naturelle de Lyon, présentait des têtes maories momifiées ainsi que des têtes réduites de Jivaros.
Plus proche de nous, à Palerme, les souterrains du couvent des Capucins cachaient 6000 momies datant du début du 19ème siècle. Découverte de la petite Rosalia Lombardo, morte en 1920, que son père avait fait embaumer. La technique de momification n'avait pas été identifiée et restait un mystère disait cette archive.
Les momies naturelles
Il existe également de nombreux cas de momies naturelles. La plus connue est sans doute celle d'Ötzi, mort il y a plus de 5000 ans et dont le corps fut retrouvé fortuitement en 1991 à 3 210 mètres d'altitude, dans le val de Senales en Italie. L'homme, d'une 30e d'années, portait encore ses vêtements et ses armes. C'est que détaillait l'archive ci-dessous.
Plus près de nous, dans l'église de Saint-Bonnet-le-Château (Massif central), il subsistait des momies naturelles d'hommes, de femmes et d'enfants massacrés au 16ème siècle durant les guerres de religion, dont les corps ont été conservés grâce au sol très riche en arsenic et à la sécheresse du climat.
Cette immortalité intriguait et de nombreuses légendes y furent associées. Il existerait une malédiction pourchassant quiconque oserait déranger la dépouille dans son sommeil éternel et Ötzi ne fait pas exception à la règle. Il se disait même qu'il n'aurait pas apprécié de quitter son tombeau de glace pour les laboratoires et les analyses. Sept personnes impliquées dans sa découverte moururent dans des conditions suspectes. Comme Toutankhamon, Ötzi serait-il lui aussi porteur d'une malédiction ?
Une momie du Louvre