L'ACTU.
Pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, le 8 septembre, le Stade de France va prendre des allures de grand concert électro, avec 24 artistes et DJ dont Jean-Michel Jarre. C'est lui, précurseur de l'électro française, qui va ouvrir le show prévu pour durer trois heures.
Jean-Michel Jarre est devenu mondialement célèbre en 1976, avec la sortie de son premier album concept Oxygen et un titre en particulier, matraqué par les radios, Oxygene IV. Un long morceau découpé en six mouvements. L’album se vendra à plus de 18 millions d’exemplaires.
L'ARCHIVE.
« Qu'est-ce que c'est que cette musique ? Ce n'est pas de la variété ? C'est du classique ? ». L'archive disponible en tête d'article date de 1977. Il s'agit d'un portrait de l'artiste de 29 ans réalisé dans son studio parisien où il compose.
Jean-Michel Jarre est né à Lyon le 24 août 1948. Il porte un patronyme prestigieux qui le prédestinait sans doute à la musique, puisque son père, Maurice Jarre, est un célèbre compositeur de musiques de films, signant notamment la BO du Docteur Jivago ou de Lawrence d’Arabie. L'enfant s’initie très jeune à la musique classique. Après une licence de lettres, il intègre le conservatoire, puis, après une rencontre après Pierre Schaeffer, directeur du groupe de recherches musicales de l’ORTF, il passe 3 ans au GRM.
S’ensuivent des premières années professionnelles très fécondes durant lesquelles sa notoriété dans le milieu musical grandit, l’amenant même à jouer à l’Opéra de Paris une musique résolument moderne, électroacoustique, pour la première fois dans l’histoire de la célèbre institution parisienne. « On m'a même fait peindre les hauts-parleurs en doré pour aller avec le décor », raconte-t-il avec malice dans cette interview.
La lutherie du XXe siècle
François Diwo l'interroge pour l'émission « Un sur Cinq » sur cette étrange musique fabriquée électroniquement. L'occasion pour le compositeur de donner sa propre définition de cette nouvelle forme de musique : « Ce n'est ni de la variété ni de la pop musc ni du classique, on appelle ça de la musique électronique. »
Lui veut lever la confusion qui règne alors. Ce n'est pas la musique qui est électronique mais « l'énergie de la musique et des instruments qui est électronique », précise-t-il. Il explique que la musique dite « classique » était en fait mécanique, grâce à la facture des instruments. La « lutherie du XXe siècle » serait naturellement électronique. Et d'ajouter : « on est à une époque électronique, je crois qu'il faut utiliser une lutherie de notre époque, électronique »
Il se lance ensuite dans une démonstration de composition, tout en présentant ses instruments, des claviers associés à des cartes perforées, sorte de « petit ordinateur » et des « computers » aux boutons lumineux, qui donnent la sonorité et le rythme désirés.
Quant au rôle de l'homme, du compositeur, dans cette nouvelle forme de composition, Jean-Michel Jarre l'affirme, il ne change pas dans la mesure où la machine a été créée par l'intelligence humaine.
Son rêve d'alors est de porter la musique électronique sur scène, tout reste à inventer et il faut surtout adapter ces instruments électroniques, ces ordinateurs à la scène. « Il est évident que tout le travail scénique doit être préparé. Je pense faire ça dans le courant de l'année prochaine, après le deuxième album que je suis en train de préparer », confie-t-il en fin d'entretien au journaliste. « II faut aller là où le public se trouve » conclut-il, assis face à François Diwo au milieu des nombreuses coupures de presse qui lui sont consacrées dans le monde entier.
Parole tenue comme le montre l'archive à regarder ci-dessous.
Un concert entré dans l'histoire
Le 14 juillet 1979, il réalise le premier de ses concerts événements à Paris, intitulé « Paris bleu-blanc-rouge », place de la Concorde. Bien que le journaliste évoque 150 000 personnes, près d'un million de spectateurs se massèrent pour écouter sa performance musicale et pyrotechnique, retransmise en eurovision, placée sous le signe du succès de ses albums Oxygene et Equinoxe.
Nuit du 14 juillet
1979 - 00:41 - vidéo
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