Tigré et agressif, si on s’est habitué à la présence du moustique tigre, c’était loin d’être le cas en 2004. Cette année-là, les scientifiques repéraient pour la première fois le moustique tigre dans les Alpes-Maritimes. Deux ans plus tard, des alertes étaient lancées auprès du grand public. Pas de quoi inquiéter les habitants de Nice qui, dans les archives du montage en tête d'article, prenaient la nouvelle avec philosophie.
Pourtant, c'est un insecte dangereux car il se reproduit vite. Face à la psychose qui s'installait, les experts rassuraient en 2006. Les risques de contagion au chikungunya sont minimes : « Il faut à la fois une grande concentration de virus et une grande quantité de moustiques. On a peu de moustiques sur la Côte d’Azur et on a personne qui vit avec ce virus. Le risque d’épidémie sur la Côte d’Azur de chikungunya est très improbable ».
Des petits gestes pour éviter la reproduction
Mais pour calmer les esprits, les pouvoirs publics ont dû s’organiser. Ils doivent faire oublier le loupé lors de la crise de moustique tigre à la Réunion quelques mois plus tôt. L’état n’avait pas pris la mesure de l’épidémie.
Chaque citoyen devait faire barrage au tigre. Il fallait vider les coupelles et récipients contenant de l’eau stagnante. Voici les conseils d'un scientifique en 2007 : « Il est extrêmement important au printemps de nettoyer tous les vases, tous les petits, les coupelles, les boîtes de conserve. De tout jeter de tout ce qui peut se jeter, pour que tous les œufs qui ont été pondus à la fin de l’hiver ne naissent pas au printemps ».
Alors quels résultats près de 20 ans plus tard ? Le moustique tigre a envahi la quasi-totalité de l'hexagone. Il est aujourd'hui présent dans 71 départements de France métropolitaine.