L'ACTU.
Élisabeth Borne a annoncé lundi 30 janvier la création, sur le site de l'ancien camp de concentration de Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire, d'un musée à la mémoire des gens du voyage internés pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'ARCHIVE.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'histoire du Maine-et-Loire a été fortement liée à celle des Tsiganes français. Montreuil-Bellay, un village de 4000 habitants situé entre Saumur et Cholet, a accueilli, de 1941 à 1946, un des trente camps de concentration français pour «individus sans domicile fixe, nomades et forains, ayant le type romani». Autrement dit pour Roms, Tsiganes, Manouches ou Gitans. De ce camp, il ne reste que des marches de pierre et une stèle commémorative.
Jacques Sigot, un ancien instituteur devenu historien spécialiste des Tsiganes, a tenté pendant des décennies de faire revivre ce passé.
Le camp de concentration de Montreuil-Bellay avait été ouvert suite au décret de loi du 6 avril 1940 signé par Albert Lebrun, dernier président de la IIIe République. Ce décret stipulait que ces nomades devaient être rassemblés dans des lieux déterminés sous surveillance de la police. Mais, surtout, les derniers Tsiganes n'ont été libérés qu'en juin 1946, soit deux ans après la Libération.
Le camp n'était pas un camp d'extermination. Les milliers de Tsiganes internés là, environ 1500 au plus fort de l'occupation, n'ont pas été déportés par la suite dans les camps de la mort allemands. Mais les conditions de vie y étaient déplorables.
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