Parmi les femmes qui ont compté dans la vie d'Alain Delon, il y a Mireille Darc. Les deux acteurs se rencontrent sur le tournage de Jeff, le film de Jean Herman en 1968. L'acteur qui est marié à Nathalie Delon décide de la quitter. Ils divorceront en 1969. Débute alors une belle histoire d'amour qui durera 15 ans, de 1968 à 1983.
C'est sans doute la relation qui compta le plus pour Alain Delon, lui apportant un certain équilibre personnel. Mais le couple ne va pas résister à un drame : l'impossibilité pour l'actrice de devenir mère à cause de sa fragilité cardiaque. Pour celui qui rêvait de fonder une famille, c'est un drame et un crève-cœur. Le couple se sépare, mais les amants resteront amis.
L'ARCHIVE.
L'archive disponible en tête d'article est une interview Mireille Darc réalisée par Michel Caste dans l'émission « Côté jardin » du 29 septembre 1978. Dans cet extrait, la compagne d'Alain Delon dresse le portrait sensible de son « fiancé » qui apparait, à ses yeux en tout cas, comme l'homme parfait.
« C’est mon fiancé, je suis sa promise ». Ainsi débute sa tendre description, teintée d'admiration : « Pour moi, c’est un être hors du commun, avec des dimensions différentes. Avec une morale complètement à lui. C’est un visionnaire, c’est quelqu’un qui voit les choses avec une acuité rapide. C’est quelqu’un, aussi, qui a un sens des responsabilités comme j’en connais peu qui l’ont. »
Un chevalier moderne
L'actrice présente son amoureux comme quelqu'un de protecteur, sur qui on peut se reposer : « C’est un chef de famille aussi, avec sa place. Le seigneur dans le bon sens du terme. Il protège sa couvée, il protège sa maison, il n’est pas là pour parader. Il est là justement pour assumer. Et ça, c’est quelque chose que l’on trouve très rarement chez les êtres. Les êtres ne donnent plus vraiment de valeurs aux choses et lui donne de la valeur à chaque chose (…) Elle ajoute, avec une pointe d'idéalisme, c’est vrai, c’est un perfectionniste, mais je pense que ça va plus loin. Je pense que c’est quelque chose qui est ancré en lui. Je pense que c’est un être qui aurait pu vivre il y a quelques siècles et qui aurait eu une vie de guerrier, de chef et en même temps, c’est quelqu’un de tellement disponible, de tellement tendre. Je crois que peu de gens le connaissent comme ça. »
Mireille Darc qui le connait bien pour vivre auprès de lui depuis une décennie semble toujours aussi amoureuse, prête à lui pardonner ses failles : « C’est un être sur qui il ne faut jamais s’arrêter sur le petit détail. C’est quelqu’un qu’il faut voir sur l’ensemble de sa vie, sur ses sentiments, sur une durée de temps, mais jamais sur un moment. »
Après un tel panégyrique, au journaliste qui lui demande s'il a une faiblesse, elle répond, le dédouanant une nouvelle fois : « Sa faiblesse ? C’est de croire, de croire aux êtres. »
Fiction ou réalité
En 1977, Mireille Darc joue aux côtés d'Alain Delon dans le film L'Homme pressé, réalisé par Édouard Molinaro et tiré du roman éponyme de Paul Morand. Dans ce long métrage, il incarne un collectionneur d'art, vivant à cent à l'heure, avec une boulimie de la vie assez proche de celle de l'acteur. Une similitude assez forte pour que le journaliste Michel Denisot demande à l'actrice si ce personnage représente un rôle de composition pour Delon ou une réalité.