Micheline Banzet-Lawton a été une journaliste mélomane. Elle a consacré une grande partie de sa carrière à la musique, participant à la création de France Musique et produisant pendant trente-cinq ans des émissions musicales. En 1983, les Français la découvraient aux fourneaux, présentant avec Maïté Ordonez «La cuisine des mousquetaires», sur France 3.
Une émission culte, que les deux mousquetaires complices avaient su rendre vivante et légère, drôle souvent, même involontairement, comme ce passage célèbre de « l'assommement d'anguilles » : au cours de l'émission du 12 juin 1992, Maïté nous annonce que les anguilles assoupies sur la table de travail vont devoir être « assommées, puis tuées, bien entendu ».
Micheline Banzet-Lawton, conservant son sang-froid, va se prêter de bonne grâce à cette étape bien obligée du plat du jour, doutant cependant que les injonctions de Maïté aux anguilles - « viens-là ma puce, je vais prendre un chiffon, attends, elle va pas souffrir, vous allez voir, viens-là ma biche » aient un quelconque résultat sur l'avancée de l'opération, qui s'annonce plus compliquée que prévu.
Après quelques coups de massue qui l'envoient à trépas, la pauvre anguille doit subir le pelage. Maïté, toujours aussi autoritaire, donne les instructions à sa collègue : « Allez Micheline, tirez, ne faites pas semblant, et surtout, ne la décapitez pas ! ».
Après ces deux premières opérations délicates, mais néanmoins réussies, le poisson va pouvoir être découpé. Micheline Banzet-Lawton note, taquine : « Et bien on ne fait pas ça tous les jours ! [...] c'est plus facile de préparer un beefsteak tout de même ! »
Autre séquence magique de «La cuisine des mousquetaires», la préparation du « vrai hamburger ». Pas le sandwich fade et insipide américain, mais sa variante française, et plus précisément du Sud-Ouest, confectionnée avec les meilleurs produits, et notamment un succulent magret de canard...