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Quatre versions de la chanson «Les moulins de mon cœur», le tube américain de Michel Legrand

Quatre versions de la chanson «Les moulins de mon cœur», le tube américain de Michel Legrand

Dans le documentaire « Il était une fois Michel Legrand », David Hertzog Dessites revient sur la carrière du compositeur Michel Legrand qu'il rencontra à la fin de sa vie. L'occasion de retrouver en archives l'une de ses plus belles chansons, «Les moulins de mon cœur», le thème du film « L'Affaire Thomas Crown ».

Par Florence Dartois - Publié le 05.12.2024
Michel Legrand "Les moulins de mon coeur" - 1972 - 03:54 - vidéo
 

L’ACTU.

Décédé en 2019 à 86 ans, Michel Legrand a composé plus de 200 musiques pour le cinéma et la télévision, et a écrit de nombreuses chansons. Dans « Il était une fois Michel Legrand », David Hertzog Dessites revient sur la carrière du compositeur qu'il rencontra à la fin de sa vie. Ce portrait nous plonge dans sa vie passionnante et son œuvre foisonnante.

La carrière du compositeur français décolle en 1964, avec le succès du film Les Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy dont il a signé la musique, et qui remporte la Palme d’Or à Cannes. Puis viendra leur second succès commun, le film musical, Les Demoiselles de Rochefort.

À la fin des années 1960, Michel Legrand rêve des États-Unis et s'envole bientôt pour Los Angeles. Hollywood l'adopte et il en reviendra après deux ans d’un travail intense et de collaborations enrichissantes, avec trois Oscars et cinq Grammys.

La genèse d'un succès

Ses premières récompenses, un Golden Globe et l’Oscar de la meilleure chanson, il les décroche dès 1969, avec un titre devenu culte : Les moulins de mon cœur (The Windmills Of Your Mind). Cette chanson composée par ses soins conclut le film L’affaire Thomas Crown de Norman Jewison avec deux comédiens en vogue et ultra-sexy, Faye Dunaway et Steve McQueen.

Dans l'archive ci-dessous, un extrait de l’émission « Spécial cinéma » du 17 août 1972, le compositeur à la dimension internationale revient sur sa collaboration avec le cinéaste américain.

Dans cette interview, Michel Legrand explique qu'il avait composé le thème du film après avoir visionné 8 heures de rushs non montés en compagnie du réalisateur. « J'ai trouvé le film tellement beau (...) que je lui ai dit : "écoute, on va essayer de faire la musique avant même le montage et faire le montage sur la musique". Alors, je suis rentré chez moi et j'ai laissé aller la plume sur le papier. Et puis on a enregistré sans minutage, sans rien, sans images. Norman était là. J'avais quelques idées précises, à savoir la musique que j'ai enregistrée, à quel endroit je voulais la mettre sans avoir aucune idée sur la dimension. Et alors lui, il écoutait et sautait en l'air : "Oui, tiens, on va essayer de mettre ça là, on va essayer comme ci comme ça" ».

Leur collaboration ressemblait à un jeu d'assemblage, un puzzle musical : « Et après les enregistrements, on s'est amusé un mois tous les deux au montage et on a placé, déplacé, coupé, cherché les images. On a passé un mois vraiment délirant et on a gardé presque la totalité des enregistrements qu'on avait faits. Ce qui est, je crois, formidable.» Il concluait : « Mais c'est rare qu'on puisse faire ça au cinéma. »

LA CHANSON.

Sa collaboration originale et non conventionnelle avec le réalisateur Norman Jewison donna naissance à un chef-d'œuvre cinématographique et à une chanson - d'abord en anglais - inoubliable. La version originale – celle du film - est interprétée par Noel Harrison, sur des paroles d’Alan et Marilyn Bergman. Mais celle que nous vous proposons d'écouter est la version française, adaptée par Eddy Marnay et chantée par le compositeur lui-même.

On peut remarquer que sa composition est extrêmement géométrique puisque la première partie de cette chanson d'amour utilise la symbolique du cercle... les ronds dans l'eau, la Lune, l'anneau de Satrurne, etc. L'anneau symbolisant l'union parfaite.

« Comme une pierre que l’on jette
Dans l’eau vive d’un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l’eau
Comme un manège de lune
Avec ses chevaux d’étoiles
Comme un anneau de Saturne
Un ballon de carnaval
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D’un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur »

QUELQUES INTERPRÉTATIONS.

Michel Legrand avait un timbre chaud et ample qu'il n'hésitait pas à mettre au service de ses compositions. Découvrez en tête d'article l'une de ses interprétations particulièrement émouvantes. Ce soir du 29 avril 1972, dans l'émission de variétés « Top à », Michel Legrand chante Les moulins de mon cœur accompagné de l'orchestre d'Armand Migiani.

Dans la version suivante, toujours dans l'émission Top à, le 5 octobre 1975, Michel Legrand au piano, accompagné du violoncelliste Ivry Gitlis, interprète son succès. Un très beau duo.

Le 24 avril 1976, le compositeur chantait en duo avec une vedette de la chanson de l'époque, Marcel Amont. L'occasion pour eux d'accorder leurs harmonies et pour le compositeur de se lancer dans des vocalises expertes. Une belle complicité artistique.

Dernière prestation, mais non des moindres, celle exécutée dans l'émission « Musique and music » le 5 juin 1977. Seul au piano, le compositeur propose une version aux sonorités jazzy empreinte d'émotion. Magnifique !

Michel Legrand "Les moulins de mon coeur"
1977 - 03:56 - vidéo

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