L'ACTU.
Michel Deville était né en 1931. Il est mort le 16 février, à 91 ans. Contemporain de la Nouvelle vague, il était notamment connu pour ses films Le Paltoquet (1986) et Péril en la demeure (1984).
L'ARCHIVE.
Le 11 janvier 1980, Michel Deville, interrogé pour le JT Normandie Soir acceptait d'évoquer les thèmes récurrents de son œuvre, abordé dans le double sujet du film Le voyage en douce avec Dominique Sanda et Géraldine Chaplin : les femmes et l'érotisme.
Ce film traçait de portrait de deux amies et déployait « un érotisme sain, pas pervers et tout à fait joyeux par moment. Un érotisme de la vie quotidienne, pas seulement sexuel, un érotisme de la nature, des lumières, des parfums, des odeurs... » Le film est un hymne à la liberté dans une société contrainte. « Pendant trois jours, elles sont entre elles, elles pensent à elles, comme deux hommes pourraient le faire en virée... Elles pensent à elles et à ce moment-là toute leur sensualité, leur sensibilité refait surface. »
Il évoquait également la place des femmes dans le cinéma français. « Il y a beaucoup d'hommes dans le cinéma, car il y a beaucoup d'histoires politiques, de films d'action, de bagarres, des films policiers... mais là je fais un film sur des caractères, la vie de tous les jours... et je trouve que les femmes justement, peintes comme ça sont beaucoup plus intéressantes parce qu'un spectacle de femmes est plus intéressant qu'un spectacle d'hommes, dans le bon sens du terme. Les femmes sont plus drôles entre elles. Elles se racontent des histoires plus drôles que les hommes. Les hommes se racontent de bonnes histoires, les femmes sont drôles en elles-mêmes. Elles se racontent des choses vraies. Elles ont beaucoup plus de saveurs, elles se prennent moins au sérieux. Moi, je préfère cela. »
Ingmar Bergman disait des femmes qu'elles avaient plus de richesses intérieures, le cinéaste confirmait : « Moi je crois. Elles sont plus riches, elles ont plus d'imagination. Elles sont plus sensibles aux choses du passé... Et elles sont en même temps plus fortes. Je les connais mieux, je les aime mieux. Quand on connaît, on aime mieux. Pourtant, je suis un homme, mais je connais moins les hommes. Je ne m'aime pas. Je n'aime pas la compagnie des hommes, je m'ennuie avec eux alors que je suis bien avec les femmes. Donc je les aime bien. Donc j'ai envie de les montrer. »
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