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Conversation avec Michel Blanc sur le rire, comme pour mieux s'en défaire

Conversation avec Michel Blanc sur le rire, comme pour mieux s'en défaire

Michel Blanc, l'inoubliable Jean-Claude Dusse des «Bronzés», est mort à l'âge de 72 ans. Qui mieux que lui pour évoquer l'humour au cinéma ? En 1987, le journaliste André Halimi lui avait demandé d'évoquer la place du rire sur le grand écran, son évolution et sa conception de l'humour dans sa propre carrière.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 04.10.2024
Interview Michel Blanc sur le rire au cinéma - 1987 - 46:44 - vidéo
 

Rire et cinéma, voilà un grand thème plus complexe qu'il n'y parait. Pour évoquer cette thématique, André Halimi avait choisi en avril 1987 d'interroger un acteur qui avait entamé sa carrière au café théâtre, dans la troupe du Splendid, et s'était illustré dans plusieurs grands rôles comiques, notamment dans Les Bronzés.

Dans ce long entretien de plus de 45 minutes, l'acteur qui tournerait, deux ans plus tard, son premier rôle dramatique, dans Monsieur Hire de Patrice Leconte, avait beaucoup de choses à dire sur sa vision du rire au cinéma, sur les phénomènes de mode en jeu et sur les grands maîtres de l'humour qui l'avait inspiré - ou pas. Derrière ses mots pointait déjà son envie de jouer des rôles plus dramatiques, peut-être plus proches de sa vraie nature.

Une question de mode ?

André Halimi demandait d'abord à Michel Blanc s'il existait des différences générationnelles au sujet du rire. La génération précédente ayant été peut-être moins sélective sur les motifs et les situations provoquant le rire que la génération de Michel Blanc. Il confirmait : « Oui, le rire change toujours. Il y a des modes qui deviennent désuètes très rapidement. »

Il évoquait ensuite les grands comiques et les différences entre eux, tels Mel Brooks, Woody Allen, etc. En France, il décrivait le grand talent comique de Jean Poiret, dont il se disait « très admiratif... »

Au cours de cet entretien, Michel Blanc évoquait également le délire des Monty Python, le travail des comiques au cabaret et au café-théâtre, Robert Lamoureux ou le comique de bidasse.

S'éloigner du comique

Évidemment, il ne pouvait pas éluder son travail dans la troupe du Splendid et son propre statut d'acteur comique qu'il rejetait déjà : « Je ne suis pas un acteur comique, finalement. Je ne sais pas être convaincant quand il n'y a pas un support psychologique ».

Cet échange allait être l'occasion pour lui de livrer une analyse pointue des ressorts de l'effet comique et d'évoquer plus tard son admiration pour les femmes qui le faisaient rire. Sans surprise, parmi elles, ses amies : Josiane Balasko ou Dominique Lavanant, mais aussi Claire Bretecher.

Michel Blanc souhaitait se démarquer de son étiquette comique, et en cela le film Tenue de soirée de Bertrand Blier lui avait apporté une aide considérable. Enfin, il était question de sa carrière de réalisateur qui débutait à peine, et s'illustrait déjà par le succès de sa comédie Marche à l'ombre.

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