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Maurice Olivari, le journaliste qui racontait l'actualité comme un conteur

Maurice Olivari, le journaliste qui racontait l'actualité comme un conteur

Le journaliste Maurice Olivari, ancien correspondant de TF1 à l’étranger, notamment à Rome, est décédé le 13 février 2024 à l’âge de 76 ans. Il fut l'un des visages de l'actualité de TF1 pendant plus de 40 ans.

Par Florence Dartois - Publié le 14.02.2024
 

L'ACTU.

Le journaliste Maurice Olivari, ancien correspondant de TF1 à l’étranger, notamment à Rome, est décédé le 13 février 2024 à l’âge de 76 ans. Il fut l'un des témoins de l'actualité de TF1 pendant plus de 40 ans.

Politique, économie, conflits, catastrophes naturelles, faits de société ou encore culture… Maurice Olivari, en bon journaliste pluridisciplinaire, a couvert tous les types de sujets au cours de sa carrière. Reporter chevronné, il possédait un talent certain pour raconter les événements. Il a débuté à l’ORTF au début des années 1970.

LES ARCHIVES.

Nous avons retrouvé dans nos archives certains de ses premiers reportages où l'on détecte déjà l'originalité de son ton, un goût du détail et de la « mise en scène » léchée du sujet. Le reportage à découvrir en tête d'article est une interview de l'humoriste Raymond Devos réalisée pour l'Office national de radiodiffusion télévision française de Marseille (ORTFM) en mai 1973. L'artiste vient de « commettre » son premier film en tant que scénariste et acteur dans lequel le thème principal est comme dans ses sketches : l'absurdité.

Pour l'occasion, Maurice Olivari - que l'on aperçoit de trois quarts, interviewe le comique dans un parc, plus précisément dans un jeu d'escalade d'enfants ou « cage à poules », un endroit aussi absurde que le sujet du film. Dès sa première question, le ton est donné : « "La raison du plus fou", j’oserais même vous dire que c’est un titre qui vous va à merveille ! »

Cette entrée en matière ne va pas désarçonner l'humoriste, loin de là.

Une carrière à TF1

Après des débuts en région, Maurice Olivari rejoint la capitale et la rédaction de TF1 en 1976. Comme correspondant, il sera envoyé aux quatre coins du monde : New York, Bangkok, Hong Kong. Il couvre par exemple le krach boursier asiatique en 1987.

Krach boursier : Tokyo et Hong Kong
1987 - 01:08 - vidéo

Ou les manifestations étudiantes en Chine en 1989.

Manifestations étudiantes en Chine
1989 - 02:09 - vidéo

Correspondant en Italie

Il sera surtout le correspondant de TF1 en Italie pendant plus de 20 ans, période durant laquelle ses nombreux reportages furent l'un des piliers du 13 heures de Jean-Pierre Pernaut, comme le montre le reportage ci-dessous du 15 juillet 1992 consacré à l'opération intestinale subie par le pape Jean-Paul II, racontée avec la pointe d'ironie qui le caractérise.

« Silence radio prudent, on continue de traiter cette maladie à petites doses homéopathiques si je puis dire... »

Ne manquant aucun déplacement du pape dans le monde, il se retrouve régulièrement aux côtés du pontife. En avril 1997, Maurice Olavari le suit en Bosnie-Herzégovine. De sa voix devenue rocailleuse, le reporter décrit un « pape au milieu des ruines ». L'occasion pour lui d'évoquer le contexte belliqueux de la région. Avec son talent de conteur, il dépeint tous les petits détails qui font d'un événement banal un grand récit. À l'image de la messe tenue dans le stade de Sarajevo, sous une pluie battante : « C'est le froid, la pluie, le vent, la neige, voire la tempête de neige qui se sont déchainés. Sur la tête du pape, la seule très vite protégée puisque pour les 45 000 Bosniaques présents le recours au parapluie avait été interdit. Sécurité oblige ».

Et toujours cette pointe d'ironie : « C'est long très long une messe de deux heures et demie sous la neige. Mais pour les habitants de Sarajevo, ce ne doit être vraisemblablement qu'un tout petit détail comparé aux cinq années qu'ils ont passé sous une avalanche de projectiles. »

Le pape Jean Paul II à Sarajevo
1997 - 01:35 - vidéo

Correspondant de guerre

Maurice Olivari était un habitué des terrains de guerre. En 1991, il couvre la guerre en Irak. L'année suivante, il se trouve à Sarajevo. En juin 1992, il livre - sous les balles - des images incroyables du « carrefour le plus dangereux de Sarajevo », un point stratégique de la ville où un snipper est installé pour « faire son carton ».

Les snipers de Sarajevo
1992 - 02:08 - vidéo

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