En 1963, Marie-Hélène Cardet avait 17 ans. Jeune fermière normande, elle fut élue «Meilleure ménagère rurale» de France. Elle a désormais 76 ans et vit toujours en Normandie. L'INA l'a retrouvée.
Elle se souvient très bien du concours, albums photo à l'appui. « On avait d'abord concouru au niveau de l'école, après au niveau de la région et enfin les premières de département étaient rassemblées à Paris », explique-t-elle. « Et on avait le soir, le résultat à l'Hôtel de Ville de Paris ». C'était la première fois que la normande se rendait à Paris. « On était toutes habillées en costume régional. Et tout à coup j'ai entendu mon nom. Je n'en revenais pas », raconte avec émotion Marie-Hélène.
Dans l'archive de 1963, une coiffe traditionnelle normande sur la tête, la jeune Marie-Hélène se présentait avec une touche d'humour : « J'ai douze vaches qui sont normandes, j'ai deux frères et une sœur qui sont normands, eux-aussi. » Ce concours avait surtout été important pour sa mère, dévoile Marie-Hélène, car « pour elle la vie était difficile, elle était restée sur une petite ferme avec nous quatre à élever ».
« Je pense avoir été heureuse toute ma vie »
Avec ce concours, la jeune fille découvrait un autre monde : « j'étais accueillie chez les sœurs de Saint-Sauveur (...) C'était un foyer de jeunes filles, et elles jouaient du piano. Moi, je n'avais jamais vu quelqu'un jouer au piano. »
La grande gagnante était interrogée sur la suite de son parcours. « Mais dites donc, vous êtes prête à avoir un fiancé, un mari maintenant », concluait en 1963 l'animateur du concours. « Oh non pas encore ! » répliquait la jeune Marie-Hélène. Et pour cause, elle devint religieuse.
Cette aventure ne s'est pas arrêtée en 1963. Pour les 50 ans de l'événement, l'une des candidates a retrouvé les autres participantes, « et puis voilà, on a formé comme une nouvelle famille. » Marie-Hélène garde donc un bon souvenir de ce concours : « Je pense que j'étais heureuse en 1963, même s'il y avait des moments difficiles, des situations de famille difficiles. Et puis, je pense avoir été heureuse toute ma vie. »