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1982 : la télévision française parle pour la première fois du sida

1982 : la télévision française parle pour la première fois du sida

Le virus du Sida a été officiellement découvert le 20 mai 1983, mais il sévissait déjà dès le début des années1980. Depuis, la maladie a fait plus de 40,1 millions de morts dans le monde et environ 5,9 millions de personnes ne savaient pas qu'elles vivaient avec le VIH en 2021. À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, retour sur l'une de ses premières évocations à la télé française.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 26.11.2018 - Mis à jour le 01.12.2022
Cancer des gays - 1982 - 02:45 - vidéo
 

L'ACTU.

Le sida reste une urgence de santé internationale. Chaque 1er décembre, la Journée mondiale de lutte contre le sida rappelle la responsabilité de tous. En effet, le virus tue toujours. Cette année, la prévention s'adresse aux plus de 50 ans qui ont tendance à se croire à l'abri de la maladie. Pourtant, quiconque a un doute peut faire un test anonyme et gratuit dans les centres de dépistages. Depuis 2011, le résultat peut être obtenu dans la journée.

L'ARCHIVE.

La maladie est apparue dans les radars des médecins en 1981, mais elle n'allait être évoquée en France, à la télévision, qu'en 1982. À l'époque on ne parle pas encore de sida, mais d'un virus inconnu. C'est ce premier sujet de JT consacré à une maladie « étrange » que nous vous proposons de regarder en tête d'article. Le 27 mars 1982, Christine Ockrent débutait ainsi son 20h00 : « Le sarcome de Kaposi. Tel est le terme savant d'une forme de cancer qui s'était déjà manifesté en Afrique et qui frappe maintenant en Occident. Une particularité, elle n'atteint que les homosexuels mâles, surtout ceux qui utilisent des excitants chimiques. C'est aux États-Unis et surtout à New York, où la communauté homosexuelle est importante, que le mal se propage. »

La journaliste évoquait le terme de « cancer homosexuel ». À l'époque toutes les hypothèses étaient possibles : un virus qui affaiblirait la résistance de l'organisme, mais dont la multiplicité des contacts dans la communauté gay favoriserait la transmission ? L'usage des drogues, et notamment les « poppers » ? La vie sexuelle très intense ? La suite du journal présentait un reportage tourné par Alain Cancès à New York où le virus sévissait. Il débutait son sujet ainsi : « Depuis quelque temps, un étrange problème vient d'apparaître dans la société gay des grandes villes américaines. Le développement d'un cancer rarissime, le sarcome de Kaposi, alors qu'il était pratiquement inconnu aux États-Unis. On vient d'en dénombrer 220 cas, dont 91 mortels, essentiellement dans la communauté gay. »

Les médecins se montraient à la fois inquiets et passionnés. S'ils arrivaient à comprendre pourquoi ce « cancer » proliférait subitement et massivement chez les gays, ils apprendraient quelque chose de fondamental sur la véritable nature de la maladie. Un médecin (non identifié), interrogé par le journaliste, décrivait le challenge scientifique qui s'offrait à eux : « Les chercheurs pensent qu'ils peuvent en déduire des éléments fondamentaux sur le fonctionnement du système immunologique, et peut être même, sur la nature réelle du cancer. »

Statistiques mondiales sur le VIH

  • 38,4 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2021.
  • 1,5 million de personnes sont devenues nouvellement infectées par le VIH en 2021.
  • 650 000 de personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2021.
  • 28,7 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale en 2021.
  • 84,2 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l'épidémie.
  • 40,1 millions de personnes sont décédées des suites de maladies liées au sida depuis le début de l'épidémie.

Source : chiffres ONUSIDA

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