Très vite dès 1992, des groupes de musique locaux s’invitent à la fête et le festival commence à se faire remarquer. En 1995, la municipalité bretonne de Carhaix invite les organisateurs à s’installer sur le champ de foire de la ville : «Trois jours de fête, musique et théâtre de rue avec en tête d’affiche les Blues Brothers et les Silencers. Plus près de 10.000 personnes sont attendus sur les 3 jours pour ce festival qui se veut éclectique et pas cher, 30 francs la soirée. Un prix rarement pratiqué pour ce genre d'événement.»
L'éclectisme de la programmation participe aussi au succès de l'événement. Des artistes du monde entier débarquent dans la petite ville bretonne. Une réussite que les organisateurs vivent en tout décontraction. Jean-Philippe Quignon, programmateur des Vieilles Charrues de 1998 à 2012 : «On se prend pas la tête, on fait les choses sérieusement sans se prendre au sérieux. Ça a toujours été une devise du festival. Et le public ressent ces choses là.»
Autre volonté des organisateurs, maintenir et développer l’économie de la région. Une aubaine pour les commerçants du coin, comme Momo du Bar de la Bohême à Carhaix : «C’est une bouffée d’oxygène pour les finances, même pour la tête, pour le moral. [Le reste de l’année] c’est mort, c’est de plus en plus calme».
Un festival qui fait vivre aussi les associations locales. Les Vieilles Charrues où l’histoire d’un événement 100% breton qui en 30 éditions est passé de kermesse populaire à festival musical incontesté.