Commençons par cette animation des frères Bogdanoff diffusée dans Rayon X en 2006. Ils nous expliquent tout sur un éventuel scénario catastrophe. Une telle rencontre se produit en moyenne tous les 50 000 ans !
Portrait-robot d'un visiteur céleste
Qu'est-ce qu'un astéroïde ? Ce visiteur céleste, aussi appelé géocroiseur, qui nous rend visite à un intervalle régulier. Ces petits corps cosmiques proviennent essentiellement du système solaire. On en dénombre plus de 580 000, dont la plupart évoluent sur une orbite située entre Mars et Jupiter (la ceinture principale d’astéroïdes). Un autre groupement important est situé au-delà de l’orbite de Neptune (la ceinture de Kuiper). Le premier astéroïde observé en 1801, est aussi le plus grand. Il se nomme Cérès. En 2015, la sonde américaine Dawn tourne pour la première fois autour de lui. Cérès serait une planète non achevée...
De forme irrégulière, leur dimension peut varier de quelques dizaines de mètres à plusieurs centaines de kilomètres… En 1977, l'astronome Bernard Milet évoque l'histoire de la découverte des astéroïdes.
inavideo
Composés de roches, de métaux et de glace, on suppose que les astéroïdes sont des restes du disque protoplanétaire qui ne se sont pas regroupés en planètes pendant sa formation. En 1979, André Brahic donne une hypothèse sur la création de ces objets alors mal connus.
Comprendre l'origine des astéroïdes, c'est appréhender l'origine de notre système solaire. C'est ce qu'explique Jean-Louis Heudier, astronome au CERGA (Centre de recherche en géodynamique et astrométrie) qui rêve d'en capturer un pour l'étudier ou d'en extraire les minerais précieux…
Le ciel va-t-il nous tomber sur la tête ?
La menace d'une collision avec un astéroïde hante les hommes et pour cause, de précédentes rencontres entre ces objets stellaires et notre belle planète bleue ont déjà provoqué plusieurs cataclysmes, dont le plus célèbre est celui qui provoqua l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années…
En 2006, Marie-Agrès Courty, une géologue française, découvre un impact important beaucoup plus proche de nous… il y a 4000 ans. Un astéroïde de 1 km de diamètre serait tombé au niveau de l'actuelle Syrie. De quoi expliquer les mythes du déluge ou de la disparition de l'Atlantide ?
Nos scientifiques scrutent donc le ciel en priant que rien de malencontreux ne heurte notre unique refuge, la Terre.
Peut-on éviter la collision ?
Les plus petits astéroïdes, lorsqu'ils pénètrent dans l'atmosphère terrestre, se désagrègent. Mais quid des plus imposants ? Ils peuvent créer des cratères d'impact plus ou moins conséquents et provoquer des éruptions volcaniques, des tsunamis jusqu'à "l'hiver nucléaire", de plusieurs mois à plusieurs années, qui éliminerait toute vie végétale, voire animale. Il existe une chance sur 100 000 qu'une telle chute se produise au 21e siècle. Cette menace n'est pas à exclure et les scientifiques du monde entier réfléchissent à un scénario de protection, comme ici en 1987 au CERGA.
En 1996, à la demande des gouvernements, les chercheurs mettent en place un réseau de surveillance des cieux.
En 2007, dans Rayon X, les frères Bogdanoff reviennent sur les hypothèses imaginées pour dévier une menace.
La même année, le congrès américain mandate la NASA pour renforcer la surveillance des astéroïdes, comme un certain Apophis. Découvert en 2004, il a été baptisé Neo 99942, alias 2004 NMH. C'est un bloc de fer de 390 mètres de longueur. Sa prochaine visite est prévue le 13 avril 2029. Si à cette date, les astronomes ne craignent plus de collision, (il passera tout de même très près de la Terre, à une distance de 38.000 km, soit une distance dix fois inférieure environ à celle séparant la Terre de la Lune), il pourrait par contre changer sa trajectoire et percuter la Terre lors de ses différents retours dans notre périphérie, 2036, 2044 ou à son retour en 2068...
En avril 2013, la NASA annonce qu'elle souhaite capturer un astéroïde et le remorquer vers la Terre ! Mais pourquoi ?
La menace rôde…
Certains astéroïdes croisant l’orbite de la Terre sont considérés comme objets potentiellement dangereux, à cause du risque de collision, et sont donc surveillés par des systèmes automatisés. Mais parfois, ils échappent à la détection comme en 2002… Les astronomes ne détectent, que 4 jours après, le passage d'un rôdeur bien menaçant : l'équivalent d'un stade de football qui frôla la Terre à 120 000 kms seulement ! (1/3 de la distance Terre-Lune).
En 2013, le plus gros spécimen jamais observé par les scientifiques est gros comme quatre stades de foot. Il est comparable à celui tombé en Sibérie en 1908. Il avait tout détruit à 20 kms à la ronde.
Le lendemain de sa visite. Rien à signaler… 150 000 tonnes de glace, de métal et de roche, 2012 DA 14 est passé sans nous effleurer et poursuit son voyage interstellaire, mais il reviendra en 2111. Espérons que sa trajectoire n'aura pas changé…
Coïncidence ou non, une pluie de météorites tombe le même jour sur une ville de l'Oural, dans la région de Tcheliabinsk, causant de nombreux dégâts et blessant des centaines de personnes. Images impressionnantes !
En juillet 2015, 2015 HM 10, un astéroïde de 110 mètres de diamètre, qui voyage à la vitesse de 8kms par seconde, frôle la Terre à 400 000 kms de distance. Dans cette animation, Nicolas Chateauneuf nous montre ce que provoquerait une collision et quelles sont les pistes suivies par les chercheurs pour nous protéger de cette menace.
Le 4 février 2018, l'astéroïde "2002 AJ129" a "frôlé" la Terre, à un peu plus de 4,2 millions de kilomètres de notre planète. Même si il n'y a pas eu de danger pour nous, même si la Nasa classait l'objet comme "potentiellement dangereux", la collision avec un astéroïde est tout à fait possible. Revenons sur l'origine de ces visiteurs stellaires, leur déplacement dans notre système solaire mais aussi la menace potentielle qu'ils représentent pour notre planète et la survie de l'espèce humaine…
En avril 2019, 300 astronomes, scientifiques, ingénieurs et experts des situations d'urgence planchaient dans la banlieue de Washington sur l'éventualité d'une collision, lors du quatrième exercice international du genre depuis 2013.
Selon les calculs de l’agence spatiale, l’astéroïde 52768 (1998 OR2) mesurerait entre 1,5 et 4,1 kilomètres de diamètre. Une taille inquiétante sachant qu’il suffit d’un astéroïde de seulement 1 kilomètre de diamètre pour mettre fin à l’humanité en cas de collision. L’astéroïde qui aurait mis fin au règne des dinosaures mesurait environ 10 kilomètres de diamètre.
Pour aller plus loin
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Florence Dartois