Le choc pétrolier qui suit la guerre du Kippour d’octobre 1973 change la donne, il met en évidence la dépendance énergétique de la France à l’égard des pays producteurs de pétrole, c'est ce qu'expliquait Pierre Messmer à propos de la crise pétrolière en novembre 1973
Pierre Messmer à propos de la politique énergétique
1973 - 04:19 - vidéo
Fin 73, le gouvernement lance une grande politique énergétique basée sur trois axes : les économies d’énergies, la question des transports et l’indépendance énergétique. Le coût total de ce plan : 13 milliards de Francs.
Le pari est d’importance : assurer l’approvisionnement national par un programme nucléaire à grande échelle. Pierre Messmer, le nouveau chef du gouvernement présente ce projet en mars 1974.
Entretien du Premier ministre Pierre Messmer avec Jean-Marie Cavada
1974 - 15:42 - vidéo
Treize centrales nucléaires doivent être construites dans les deux années qui suivent et achevées au début des années 80. Braud-Saint Louis est la première du plan à sortir de terre.
Visite de la centrale nucléaire de Braud Saint Louis par Daniel Doustin
1974 - 06:48 - vidéo
Braud Saint Louis, juin 1974
Une usine de retraitement de l’Uranium dont la France gère 10% des gisements mondiaux est également lancée : Eurodif
Conseil des ministres sur le problème de l'énergie
1973 - 02:11 - audio
Eurodiff, usine pour le retraitement de l’uranium, novembre 1973
On compte aussi sur la technique des supers générateurs qui théoriquement résoudraient tous les problèmes de rendements et d’approvisionnement.
Le surgénérateur Phénix de Marcoule
1977 - 01:26 - vidéo
Super-générateur de Marcoule, 1977
L'opposition s'organise
Le débat s’installe immédiatement : la nécessité du développement énergétique et industriel s’oppose au spectre de l’atome. En juin 1977, Valéry Giscard d'Estaing se rend à Pierrelatte pour rappeler pourquoi le pays fait ce choix du tout nucléaire. Son slogan « indépendance, sécurité et responsabilité ». Il répond également à la demande de François Mitterrand de consulter le peuple par référendum et minimise le « danger relatif » de cette technique nouvelle.
Valéry Giscard d'Estaing à Pierrelatte
1977 - 06:15 - vidéo
Valéry Giscard d'Estaing à Pierrelatte, 1977
Les mécontents se recrutent dans les territoires ruraux choisis pour l’implantation des centrales et chez les agriculteurs spoliés de leurs terres.
Centrale de Port la Nouvelle
1974 - 04:33 - vidéo
La population s’interroge à Port la Nouvelle, 1974
A Fessenheim, les opposants envisagent des formes d’actions non violentes contre la démence du programme nucléaire
Manifestation antinucléaire à Fessenheim
1975 - 03:15 - vidéo
Fessenheim, mai 1975
Des comités anti-nucléaires s’organisent et manifestent leur désaccord.
Braud et Saint Louis en Gironde
1975 - 00:37 - vidéo
Manifestation de Braud, mai 1975
En 1977, les opposants se regroupent à Creys-Malville, les débordements font une victime.
Les manifestations de Creys Malville
1977 - 03:58 - vidéo
Heurts de Creys-Malville, 1977
Cette levée de boucliers n’infléchit pas pour autant le discours officiel : l’atome est le sésame de l’indépendance énergétique française, les retombées économiques seront bénéfiques localement, enfin, les emplois seront pérennes. Jacques Monod, délégué à l'aménagement du territoire, s’y engage en mars 1975, en visitant les sites de Tricastin et de Pierrelatte.
Jérôme Monod visite le futur chantier de l'unité nucléaire de Pierrelatte
1975 - 01:56 - vidéo
Jacques Monod, 1975
En 1979, la centrale Bugey est opérationnelle, un Français sur dix s’éclaire et se chauffe grâce à Bugey. Plus rien n’arrêtera le développement des centrales nucléaires en France.
La pleine puissance de la centrale nucléaire du Bugey
1979 - 01:17 - vidéo
Bugey mise en service, décembre 1979
Pour aller plus loin
La France nucléaire avant 1974
Les débuts de l'ère atomique. La peur d’une pénurie de pétrole relance la course à l’atome timidement engagée au début des années 50 par le Général de Gaulle : création du centre de retraitement du plutonium de Marcoule, du Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) à Saclay, construction de six centrales (sites du Buget, de Saint Laurent et de Chinon).
En 1958, le général de Gaulle découvre les installations de Marcoule et s’extasie devant la pile G2.
« Avoine EDF1 », près de Chinon, est la première centrale à sortir de terre et à prendre le relais des usines hydroélectriques.
En 1966, le petit bourg de Pierrelatte se transforme en une ville de 20 000 habitants, dynamisée par le premier centre d’Europe de séparation des isotopes de l’uranium. Elle fournira de l’uranium 235 presque pur. Georges Pompidou visite les installations de Cadarrache en 1966.
L’état du nucléaire en 1973. Étonnamment, l’atome devient un concurrent potentiel du pétrole et fait chuter ses prix de moitié. Le nucléaire moins compétitif est mis de côté pour quelques temps.
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