LA CHANSON.
Le Chant des partisans est entré dans l'histoire de la Résistance française. Né le 30 mai 1943, il résonne toujours à chaque grande cérémonie ou commémoration de la Seconde Guerre mondiale.
Tout a débuté à Londres, André Gillois, qui était alors directeur de Radio Londres, cherchait un indicatif identifiable pour lancer les émissions. Il confia cette mission à une guitariste d’origine russe réfugiée dans la capitale britannique, Anna Marly. La musicienne lui proposa plusieurs mélodies. Il en choisit une au hasard, sans penser qu’elle deviendrait l’emblème de la Liberté et de la Résistance en France.
Anna Marly proposa également quelques paroles en russe, mais le texte fut finalement confié à Maurice Druon et à son oncle Joseph Kessel, fraîchement débarqués. Les deux hommes s’attellèrent à l'écriture du texte en français en s'adjoignant l'expertise d'une chanteuse française, une célébrité de l'époque, également réfugiée à Londres, Germaine Sablon. La chanson définitive naquît en quelques heures. Le lendemain, elle était enregistrée par la chanteuse.
L'ARCHIVE.
La version que nous vous proposons en tête de cet article date de 1963, et c'est Germaine Sablon elle-même qui l'interprète.
Un texte historique
« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne
Ohé, partisans, ouvriers et paysans c'est l'alarme
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades,
Ohé, les tueurs, à la balle et vos couteaux, tirez vite,
Ohé, saboteurs, attention à ton fardeau, dynamite.
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère
II y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche, nous on tue ou on crève.
Ici, chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place,
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur nos routes
Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute.
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne
Ami, entends-tu le vol noir du corbeau sur la plaine ».