Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, un jeune étudiant, Malik Oussekine, a été tué sous les coups de policiers à moto, lors de la répression d'une manifestation contre un projet de loi sur la réforme des universités, la loi Devaquet. Les faits ont eu lieu rue Monsieur-le-Prince dans le 6e arrondissement de Paris.
C’est à cette adresse que ce Français d’origine algérienne, alors âgé de 22 ans, a été matraqué à mort par deux policiers. Alors qu’il passait dans le quartier - en sortant de son club de jazz favori ont dit les uns, pour assister à la manifestations, ont assuré d’autres - Malik Oussekine, étudiant à l'Ecole supérieure des professions immobilières, s'est retrouvé poursuivi par des voltigeurs motocyclistes, appelés en renfort pour disperser des étudiants qui tentent d'élever une barricade dans le quartier.
Selon le seul témoin du drame, Paul Bayzelon, un fonctionnaire habitant l'immeuble, Malik Oussekine est arrivé en courant, «le visage affolé». Alors que ce témoin a voulu le faire rentrer, deux policiers se sont engouffrés et l'ont frappé. Selon Paul Bayzelon, le jeune homme a crié : «Je n'ai rien fait, je n'ai rien fait».
Transporté inconscient à l’hôpital Cochin, Malik Oussekine décèdera quelques heures plus tard. Selon les médecins, sa mort est autant due au passage à tabac par la police qu’à sa déficience rénale, inconnue des médecins urgentistes. Robert Pandraud, alors ministre délégué à la Sécurité, ira ainsi jusqu’à dire : «Si j'avais un fils sous dialyse, je l'empêcherais d'aller faire le con la nuit.»
Le lendemain, Alain Devaquet, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et auteur du projet de loi polémique, présentera sa démission, alors que les étudiants défilaient en silence portant des pancartes «Ils ont tué Malik». Le lundi 8 décembre, après de nouvelles manifestations, le Premier ministre Jacques Chirac annoncera le retrait du texte.
Les deux policiers mis en cause passeront trois ans plus tard devant la Cour d'Assises de Paris pour «coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Ils seront condamnés en janvier 1990 à cinq ans et deux ans de prison avec sursis.
Une plaque commémorative a été posée sur les lieux du drame, en hommage à Malik Oussekine.
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