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Landru, l'homme aux 90 visages

Landru, l'homme aux 90 visages

Henri Désiré Landru est né le 12 avril 1869. Surnommé "le Barbe-Bleue de Gambais", il compte 11 victimes à son actif. Retour sur un des plus célèbres tueurs en série français de l'histoire.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 09.04.2018 - Mis à jour le 09.04.2019
L'affaire Landru, il y a 40 ans - 1961 - 02:36 - vidéo
 

Le 7 novembre 1921 débutait le procès de l'un des premiers "serial killers" français : le célèbre Landru. Nous vous proposons de dresser le portrait en archives de ce personnage qui défraya la chronique judiciaire. L'archive en tête d'article est un résumé de l'affaire la plus effrayante du début du XXe siècle.

Mais qui était le "Barbe-Bleue de Gambais" ?

Henri Désiré Landru est né le 12 avril 1869 à Paris où il vécut la plus grande partie de son enfance. Comment cet homme, père de quatre enfants, est-il devenu l'un des plus grands "tueurs en série de l'histoire ?

A la fin du 19ème siècle, Landru met au point sa première escroquerie. Il organise une grande publicité nationale afin de vendre des bicyclettes, en rappelant que toute commande doit être accompagnée d'un mandat représentant le tiers du prix. Alors que Landru amasse l'argent, les bicyclettes ne sont jamais produites. Il disparaît avec l'argent. En 1914, il est condamné à la déportation à vie au bagne de Guyane pour une énième escroquerie. Certains spécialistes diront que cette sentence l'a fait basculé dans le meurtre. Les conditions de détention sont très dures en Guyane et dès lors, Henri Désiré Landru ne pouvait plus se permettre d'être reconnu par ses victimes...

A partir de 1914, Landru va faire ses premières victimes et établir un plan pour les attirer dans un piège. Alors qu'il est marié, il se fait passer pour un homme veuf et esseulé dans une maison qu'il loue à Gambais en Seine-et-Oise (actuel département des Yvelines). La Première Guerre mondiale bat son plein et de nombreuses femmes deviennent veuves. Ce sont des cibles toutes trouvées pour Landru...

Henri Désiré Landru trouve des femmes via des agences matrimoniales. Sa première victime se nomme Jeanne Cuchet. Il vole l'argent puis brûle le corps dans le four des maisons qu'il loue. Pendant plusieurs années, Landru utilise pas moins de 90 pseudonymes.

C'est en 1918 que l'affaire éclate. Mme Pellat interpelle le maire de Gambais et lui demande des nouvelles d'une de ses amies qui s'est installée avec un certain Mr Dupont. Quelques semaines plus tard, le maire reçoit une seconde lettre d'une femme qui n'a plus aucun contact avec sa sœur, Célestine Buisson, qui se serait aussi installée avec un homme du nom de Fremyet. Les deux affaires semblent liées et l'inspecteur Jules Belin ordonne l'ouverture d'une enquête...

Mais les investigations piétinent. Jusqu'à ce jour du 8 avril 1919...

Une amie de Célestine Buisson reconnait "Monsieur Fremyet" à Paris, qui est au bras d'une autre femme. Le 12 avril 1919, l'inspecteur Jules Belin prend en filature l'individu et interpelle Henri Désiré Landru, qui se fait appeler à ce moment là "Lucien Guillet". A son domicile, la police retrouve un carnet avec le nom des onze victimes de Landru. Dans cette archive de 1964 sur France Inter, Jules Belin racontait l'interpellation avec émotion : "Devant son immeuble, mon cœur s'est mis violemment à battre. [...] En accord avec le concierge, je pénètre dans l'immeuble. [...] Lucien Guillet refuse de me suivre. Je le dépose de force dans un taxi. [...] Dans son veston, je retrouve dans un carnet les onze noms des victimes de ce misérable."

Très vite, les premières perquisitions ont lieu chez Landru à Paris mais aussi à Gambais où des tas de restes humains sont retrouvés dans un four. En 1976, sur Antenne 2, un habitant de Gambais détaillait la perquisition : "Ce jour là, je suis rentré dans la maison de Landru lors des recherches. C'est à ce moment là que j'ai vu la cuisinière. J'ai participé au ramassage des os. Il y avait une vingtaine de tas d'os."

"D'après les analyses, ce sont des ossements humains"

                                                       Un habitant de Gambais

Le 7 novembre 1921, le procès d'Henri Désiré Landru s'ouvre à Versailles. Alors que son avocat le défend ardemment, les juges condamnent Landru à la guillotine après huit heures de délibération. Le 25 février 1922, quelques minutes avant que la guillotine n'applique la sentence, les derniers mots de Landru sont pour son avocat, Me Moro-Giafferi : "Encore merci...pensez à moi !". Il est 6H10, dans un déclic, la lame tombe.

Jérémie Gapin


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