Si vous vous promenez dans le 14ème arrondissement de Paris, peut-être tomberez-vous nez à nez avec les hauts murs en pierre de la Prison de la Santé. Plusieurs détenus se partageaient une cellule de 12 mètres carrés. Espace exigu, manque d'intimité, problème de cohabitation, la prison de la santé avait un réel besoin de rénovation. C'est chose faite après plus de 4 années de travaux.
L'histoire de cette prison débute au milieu du 19ème siècle. A l'époque, l'architecte Joseph Auguste Emile Vaudremer doit réaliser les plans d'une nouvelle prison, sur le site même d'une ancienne "maison de la santé", d'où le nom. Après plusieurs années de construction, la maison d'arrêt de la santé voit le jour le 20 Août 1867. Elle est alors une des prisons les plus modernes avec un système de chauffage des cellules selon Caroline Soppelsa, historienne de l'architecture. Cette modernité fera grincer des dents à l'époque. Conçue pour accueillir environ 1000 détenus, le problème de la surpopulation carcérale va cependant vite se poser avec la prise en charge de plus de 2000 détenus.
Dans ce reportage de France 3 diffusé en 2014 à l'occasion des journées du Patrimoine, le journaliste Louis Laforge et Jean-Marie Akera, chef de détention nous ouvraient les portes de la plus célèbre prison parisienne, alors en rénovation. Seul le quartier de semi-liberté était maintenu en service lors des travaux avec 100 détenus. Selon Virginie Noailles, responsable du service pénitentiaire d'insertion et de probation, il y avait en France "68 000 détenus en milieu carcéral et 170 000 personnes exécutant une peine de semi-liberté comme le bracelet électronique."
Du terroriste Carlos à Maurice Papon en passant par Jérôme Kerviel ou encore Guillaume Apollinaire et Bernard Tapie, plusieurs détenus célèbres ont été incarcérés à la prison de la santé. D'ailleurs, une des spécificités de la prison est son quartier VIP. L'un des plus célèbres détenus est Jacques Mesrine, qui s'évadera en 1978 de manière spectaculaire.
La maison d'arrêt de la santé était également connue pour ses exécutions. Si elles ont d'abord eu lieu Boulevard Arago, elles se feront par la suite à l'intérieur de la cour de la prison à partir de 1939. En 1972, les derniers condamnés à mort sont Roger Bontemps et Claude Buffet, auteurs d'une tentative d'évasion à la prison de Clairvaux avec une prise d'otages en 1971. Ils sont aussi les derniers à avoir été exécutés à Paris.
La maison d'arrêt de la santé accueille ce lundi ses premiers détenus, en provenance de Fresnes et Fleury-Mérogis, deux établissements pénitentiaires surpeuplés.
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