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«La Révolution française», l'opéra rock qui a transformé la comédie musicale en 1973

«La Révolution française», l'opéra rock qui a transformé la comédie musicale en 1973

50 ans après sa création au Palais des Sports, le premier opéra rock français revient à Paris. Une immersion rock dans la tourmente révolutionnaire. En 1973, cette première musicale fit sensation comme en témoigne les archives. « À vos micros, citoyens ! »

Par Florence Dartois - Publié le 03.05.2024
 

L'ACTU.

50 ans après sa création au Palais des Sports, l'opéra rock français « La Révolution française » est de retour à Paris ! Le spectacle phénomène, qui est considéré comme la première comédie musicale hexagonale, revient dans sa version intégrale dans une mise en scène de Ned Grujic, sous la direction musicale de Raphaël Sanchez. Il s’agit d’une immersion musicale dans la tourmente révolutionnaire. Sur fond de Révolution française, le spectacle raconte en chansons l’histoire d'amour impossible entre Charles Gauthier, un fils de boutiquier devenu député de Paris pour le Tiers-Etat, et Isabelle de Montmorency, une jeune aristocrate contrainte de fuir avec la famille royale. Aucun personnage historique ne manque à cette fresque : Louis XVI, Marie-Antoinette, Robespierre, Danton, Marat et Charlotte Corday s'expriment à travers 32 chansons.

PREMIER OPERA ROCK.

« La Révolution française » est née dans la France post 68 sous la plume de Claude-Michel Schönberg et Raymond Jeannot, sur un livret d'Alain Boublil et Jean-Max Rivière. Elle est présentée comme le premier « opéra rock » français. Cette œuvre collégiale, d'abord conçu un double album sorti en 1973, évoque dans différents tableaux musicaux, les grandes dates de la Révolution française.

Le succès du double disque fut tel qu'il incita ses auteurs à monter le spectacle musical sur scène en octobre 1973, d'abord au Palais des sports de Paris, puis l'année suivante au théâtre Mogador. Une tournée à travers la France suivit. Ce succès fut sans doute dû à la distribution éclectique : Antoine incarnait Napoléon Bonaparte, les Charlots chantaient avec les chœurs de l’Opéra la fête de la Fédération, le groupe Martin Circus interprétait le Tiers-Etat, le chanteur Gérard Blanc campant Danton. Parmi la distribution, on trouvait aussi Jean Schultheis, en Antoine Fouquier-Tinville et le tout jeune Alain Bashung en Robespierre flamboyant.

« Députés, au nom du Tiers-Etat, nous ferons respecter le peuple dans l’Assemblée. Nous sommes là par sa volonté (...) Nous voulons les réformes dont le royaume a besoin, faisons-les, sans tarder ». L'archive disponible en tête d'article est un extrait de l'émission « Cadet Rousselle » du 3 mai 1973 qui présentait ce soir-là plusieurs tableaux et chansons extraits du spectacle. Celle qui débute cet article est le titre Français, Français, interprété par le groupe Martin Circus, bientôt rejoint par le reste de la troupe. Les plus attentifs repéreront Alain Bashung.

La pop-music, révolutionnaire ?

Nous retrouvons le groupe Martin Circus dans cette autre archive, ci-dessous, extraite du magazine « 13-20 » du 15 avril 1973. En pleine répétition en studio d'enregistrement, les protagonistes du groupe répétaient alors les morceaux de ce projet qui n'était encore qu'un disque de pop-music sur la Révolution française. Un projet protéiforme où chaque artiste, ou groupe choisi, représentait un aspect différent de cette période historique : le Tiers-Etat, le clergé, le peuple ou la noblesse. La conversation tournait autour d'une réflexion sur de la pop-music « violente » et le rock'n roll « hargneux », des courants musicaux finalement assez représentatifs de cette époque en pleine ébullition où le peuple voulait se libérer.

« La pop-music, c'est la plus belle musique car elle permet de faire tout »...

En mars 1973, en parallèle de la préparation de l'album, germait déjà l'idée d'un opéra rock (qui n'était encore qu'un projet). L'album original allait inclure un livret de seize pages dont douze pages de bandes dessinées de Bernard Monie. Le reportage ci-dessous nous permet de découvrir quelques planches et de rencontrer la future troupe, déjà très motivée par le projet, et en tenue d'époque !

Rock opéra "La Révolution Française"
1973 - 02:57 - vidéo

Nous vous proposons de découvrir d'autres interprètes de l'opéra rock à travers des extraits diffusés dans l'émission « Cadet Rousselle » de mai 1973. Robert Etcheverry, le récitant, introduit le tableau suivant : L'Exil, lorsque qu'Isabelle (Noëlle Cordier), obligée de fuir avec le roi, vient faire ses adieux à Gauthier (Jean-Pierre Savelli).

Robert Etcheverry, le récitant, introduit les deux tableaux suivants, la condamnation à mort du roi et la révolte des Chouans. Le premier volet donne la parole (en chanson) à Louis XVI (Claude-Michel Schönberg) et ses accusateurs. Dans le dernier tableau intitulé Les Chouans, Jean-François Michael (soliste) incarne la voix des Chouans.

Le disque a été réédité plusieurs fois avec, notamment, le triple album noir et or, plus étoffé en 1977 et en 1989, à l'occasion du bicentenaire de la Révolution. La dernière réédition de la version simple avec livret date de 2012 par le label Anthology's (FGL). Le nouveau spectacle de 2024 pourrait bien redonner un nouveau souffle à cette oeuvre révolutionnaire à plus d'un titre.

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