Michel Bouquet a traversé l'histoire contemporaine du théâtre et du cinéma. Sacré par ses pairs à deux reprises à la cérémonie des Molières en 1998 pour Les Côtelettes et en 2005 pour Le Roi se meurt, d’Eugène Ionesco qu’il avait jouée plus de 800 fois, il avait été couronné pour l'ensemble de sa carrière théâtrale en 2014. Le comédien avait annoncé son retrait des planches, après 75 ans de carrière, en 2019. Le cinéma lui a aussi offert de grands rôles, à l'image de Monsieur Charme dans le film La joie de vivre, réalisé par Roger Guillot, en 1993.
L'archive en tête d'article date de mars 1993. A l'occasion de la sortie du film Michel Bouquet était venu sur le plateau du « Cercle de minuit » pour évoquer son personnage de veuf qui attendait avec impatience de retrouver sa femme décédée, et qui, grâce à une infirmière, aller retrouver sa joie de vivre.
Ce rôle parlant de la mort et de l'euthanasie aller lui donner l'occasion d'évoquer sa propre perception de la mort. A 68 ans, elle ne l’effrayait pas, même s’il reconnaissait y penser parfois. A ses yeux, la mort restait un passage vers l’inconnu, « une chose mystérieuse, complètement inconnue » qui pouvait « exciter une certaine curiosité » chez lui.
Le 16 mars 1993, au micro d'Elise Lucet, Michel Bouquet évoquait à nouveau son rôle dans ce film au thème lourd sans jamais devenir sombre.
Michel BOUQUET, "La joie de vivre"
1993 - 04:05 - vidéo
Michel Bouquet sur madelen
Retrouvez une sélection de films et de pièces - Tartuffe, Le Malade imaginaire, etc. - sur le site de streaming de l'INA. « Pour mieux regarder le réel, être contemporain de toutes les malversations possibles, et pour tenir le coup (aussi), être comédien m’a paru comme une distraction totale », disait-il.