"On se demande si il faut continuer ou pas. J'ai des enfants, je n'ai pas envie qu'ils viennent me voir sur une tombe." Le 11 octobre 2016, l'émotion est immense chez les fonctionnaires de police. Trois jours plus tôt, une vingtaine de jeunes prenaient pour cible deux voitures de police dans le quartier de la Grande Borne, un carrefour situé à cheval entre les communes de Viry-Châtillon et Grigny. Les vitres sont brisées et des cocktails molotov sont jetés à l'intérieur des véhicules. Les voitures s'embrasent. Trois policiers seront touchés, un quatrième sera grièvement brûlé. Le procès s'ouvre ce mardi devant la cour d'assises de l'Essonne jusqu'au 6 décembre.
A l'époque, le malaise est palpable chez les fonctionnaires de police. Dans le journal du 20 heures de France 2 du 11 octobre 2016, des policiers et des anonymes sont venus se recueillir devant le commissariat de Savigny-sur-Orge dans l'Essonne, dans lequel un des fonctionnaires travaillait. Les difficultés rencontrées au quotidien par les forces de l'ordre sont alors fréquentes, raconte un policier : "On est deux en patrouille toutes les nuits. C'est compliqué, c'est beaucoup de stress pour les collègues. C'est un climat qui n'est pas propice à la sécurité." Un autre rajoute : "Il y a des jets de pierre, des bousculades, des feux d'artifice. On en reçoit tous. Plusieurs fois, je me suis senti vraiment en danger."
Au micro d'Europe 1, Sébastien, une des victimes de l'agression de la Grande Borne, se souvient de l'attaque : "Mon collègue est en feu au niveau du haut du corps. Il hurle, je cours vers lui et je lui crie de lever les mains. Je lui arrache son polo vers le haut pour le retirer. J'étouffe les flammes."
Plus de trois ans après, les débats débutent devant la cour de l'Essonne.