L'ACTU.
Johanne Defay s'est imposée dans la petite finale face à la Costaricaine Brisa Hennessy, mardi 6 août. L'addition des deux meilleures notes sur 10 a permis à la native du Puy-en-Velay (Haute-Loire) d'atteindre les 12,66/20. Alors que son adversaire n'a pas dépassé les 5/20.
LES ARCHIVES.
Cette 47e médaille olympique française est l'aboutissement d'un long parcours qui n'a pas toujours été simple pour la surfeuse — elle resta longtemps sans sponsor malgré ses bons résultats. La télévision a commencé à relayer ses exploits à la fin des années 2000 alors qu'elle représentait la relève de la discipline.
Plus jeune championne d'Europe
Elle marqua notamment les esprits lors du Lacanau Pro Junior de 2009, une compétition de surf internationale. La Réunionnaise, âgée de15 ans, y fut sacrée championne d'Europe ASP Junior 2009. Dans l'archive ci-dessous, elle explique son succès rendu possible grâce au précieux soutien des fédérations.
Surf : la relève ultramarine au Lacanau Pro Junior 2009
2009 - 01:45 - vidéo
« Ils m'ont permis de faire les pros juniors et maintenant, j'ai de bons résultats et j'ai été en équipe de France, donc c'est cool ».
L'année suivante, en 2010, le journal de 13 heures de TF1 s'était rendu sur son spot d'entraînement à La Réunion (une archive à regarder en tête de cet article). Le commentaire expliquait qu'elle était entrée dans l'histoire du surf mondial l'année précédente, en devenant la plus jeune championne d'Europe junior.
Pour se consacrer à son sport, Johanne Defay avait depuis arrêté l'école et faisait déjà le tour de la planète pour surfer. Sa vie était rythmée par les cours par correspondance, les entraînements sous le regard admiratif de sa mère Josée, et les compétitions internationales.
La surfeuse décrivait son plaisir à surfer à La Réunion, une chance qu'elle mesurait clairement en comparaison à ses sœurs de planche restées en France : « Quand j'entends les copines qui surfent en France et qui disent "Oh la la, c'est horrible, il fait froid" (...) moi, je suis ici et c'est vraiment tout le temps bien pour surfer. »
Dans le circuit pro sans sponsors !
En 2014, le magazine « Tout le sport » (« TLS ») de F2 consacrait un nouveau sujet à la surfeuse présente à Hossegor (Landes) pour le Surf World Tour 2014. À 20 ans, c'était sa première année dans le circuit de l'élite mondiale du World Championship Tour où elle était déjà classée 8e. L'occasion pour la championne d'évoquer sa déjà longue carrière débutée à l'âge de 8 ans, mais aussi ses difficultés à trouver des sponsors malgré ses bons résultats.
En effet, Johanne Defay enchaînait les épreuves, une gageure sans sponsors, alors qu'il fallait faire face aux frais d'un tour du monde des compétitions pros.
Cette année-là, elle avait trouvé le soutien inédit auprès d'un autre surfeur qui l'aidait à financer sa saison. Jérémy Florès, qui était également engagé dans le World Championship Tour, s'étonnait de cette situation, tout en expliquant les motivations de sa généreuse démarche.
Surf World Tour 2014 : portrait de Johanne Defay à Hossegor
2014 - 01:56 - vidéo
Cette même année, Johanne Defay fut sacrée Rookie of the year, un titre qui récompense la meilleure surfeuse au classement général lors de sa première saison dans l'élite. De 2016 à 2021, elle a remporté plusieurs victoires dans le circuit élite. En 2020, la surfeuse a participé en équipe de France aux Jeux olympiques d'été de Tokyo, aux côtés de Jérémy Florès, Michel Bourez et Pauline Ado.
Pour les Jeux olympiques d'été de 2024 de Paris, la surfeuse de 30 ans a surfé sur la vague de Teahupo'o, en Polynésie française. Après une chute et des points de suture, la championne est parvenue à se qualifier pour la phase finale, où elle s'est imposée successivement face à l'Australienne Molly Picklum, la Française Vahine Fierro et l'Américaine Carissa Moore. Battue par Caroline Marks en demi-finale, elle a fini par s'imposer face à la Costaricienne Brisa Hennessy pour remporter la médaille de bronze.
Elle a ainsi décroché la première médaille olympique de l'histoire du surf français, quelques minutes avant que Kauli Vaast n'obtienne le premier titre olympique français en surf chez les hommes.