L'HISTOIRE DES JEUX PARALYMPIQUES.
Les premiers Jeux paralympiques tiennent leur origine dans les Jeux de Stoke Mandeville, ville située au nord de Londres. Là-bas, après la Seconde Guerre mondiale, un neurologue utilisa le sport comme moyen d'accélérer le rétablissement de vétérans en fauteuil. La 9e édition de ces Jeux, en 1960, se tint à Rome quelques jours après les Jeux olympiques et accueillit près de 400 athlètes en fauteuil roulant. Ces jeux sont aujourd'hui considérés comme les premiers Jeux paralympiques - cette appellation datant toutefois des années 1980 -.
La télévision française s'intéressa à cette nouvelle compétition. En 1964, pour la seconde édition des Jeux paralympiques, à Tokyo, « Les Coulisses de l'exploit » faisait le portrait des athlètes médaillés et de leurs disciplines.
L'ARCHIVE.
« Tokyo, où les Jeux pour handicapés physiques ont pris la relève des Jeux des athlètes valides. » L'archive de 1964 en tête d'article, tout en montrant les infrastructures sportives tokyoïtes et françaises, présentait aux spectateurs les résultats français à ces Jeux internationaux dédiés, à l'époque, aux personnes privées « de l'usage de leurs membres inférieurs ». La délégation française rapportait 13 médailles dont quatre en or.
Ce beau bilan fut notamment permis par l'équipe d'escrime, « grande triomphatrice de ces jeux » et portée par l’athlète Serge Bec. Un total de trois médailles d'or, une d'argent et une de bronze. Cette discipline, disait-on, présentait peu de différences avec sa version debout, hormis les déplacements. « Tout le bagage technique, au point de vue sécurité de main, est peut-être recherché et nous arriverons davantage à une vitesse, une rapidité d'exécution, de cette position assise ».
En tir à l'arc, décrite en commentaire comme « la seule compétition sportive qui permette une confrontation valide - handicapé physique », l'équipe de France s'était également montrée brillante. Elle rapportait trois médailles, dont une en or. La délégation avait aussi envoyé, disait-on, des pongistes et des basketteurs en fauteuil, qui eurent moins de chance. Les nageurs rentraient avec une médaille de bronze, décrochée par Aimé Planchon, multi-athlète (escrimeur, nageur, pongiste et lugeur).
Des athlètes très complets
Tout en présentant le palmarès français, « Les Coulisses de l'exploit » donnaient nombre d'indications sur les règles particulières de chaque discipline. Alain Bossion, entraineur de l'équipe de France, expliquait : « En haltérophilie, nous avons été obligés d'adapter l'haltérophilie à la condition du fauteuil roulant. C'est-à-dire que pour éviter tout traumatisme à la colonne vertébrale, nous faisons développer en position couchée. Ce qui n'empêche pas nos athlètes de développer entre 120 et 130 kg, assez fréquemment. En ce qui concerne l'athlétisme, évidemment, certaines épreuves d'athlétisme sont à éliminer. (...) On a été obligé d'adapter toutes les disciplines et épreuves athlétiques aux fauteuils roulants. Nous avons en particulier la course de vitesse. Nous avons limité cette course à 60 mètres (...) ».
Parmi les épreuves d'athlétisme paralympiques se trouvait une épreuve de slalom « assez difficile » : « C'est l'utilisation du fauteuil roulant au maximum, avec toutes les difficultés que l'on peut rencontrer dans la nature. Les passages de trottoirs, des descentes d'escaliers, des montées sur petites planches inclinées, des passages sur deux roues, aller-retour, un petit peu de slalom. C'est une épreuve assez difficile. Il faut que ce soit un coureur très complet qui puisse se permettre de faire ça et un coureur très habile. »
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