Jean-Luc Mélenchon, en arrivant en troisième position de l'élection présidentielle, a pris la parole dimanche 10 avril et a reconduit la même position qu'en 2017 : une consultation auprès de ses militants pour savoir s'il fallait voter Emmanuel Macron ou blanc au second tour. «Vous ne devez pas donner une voix à Marine Le Pen», a-t-il toutefois répété.
Dans «adn», l'émission politique de l'INA, Jean-Luc Mélenchon était revenu sur ses prises de positions face à Jean-Marie Le Pen, qualifié pour le second tour en 2002, et Marine Le Pen, qualifiée en 2017.
Dans l'extrait en tête de cet article, le candidat de La France insoumise est confronté à une archive de 2002, dans laquelle il appelle à voter pour Jacques Chirac, même «avec des gants». Puis, en 2017, où il affirme que «chacun en sa conscience sait quel est son devoir». Pourquoi un tel revirement ? Il s'en explique.
Ruse
«Le contexte a changé», affirme-t-il. En 2002, «j'étais lié à la mouvance socialiste, et nous étions sidérés face à ce qui venait de se passer, nous avions conscience du danger, j'ai même fait un tribune pour dire d'aller voter Chirac». «Mais en 2017, la gauche est explosée, je suis à la tête d'une formation qui n'a pas assez d'histoire (...) comment je me sors de ça sans faire de bêtise ? Si je disais on vote pour Macron, je provoquais une déflagration, et la ruse a été d'ouvrir un vote parmi les militants», rappelle-t-il.
À la différence où il y a 5 ans, il avait mis environ 5 jours pour appeler à ne pas se prononcer pour Marine Le Pen, dimanche 10 avril, il l'a répété quatre fois dès son premier discours : «Vous ne devez pas donner une voix à Marine Le Pen».