Jean-Luc Godard vient de décéder à l'âge de 91 ans. Il était l'un des réalisateurs les plus prolifiques de sa génération et avait été l’un des précurseurs du courant de la Nouvelle-Vague qui allait révolutionner le cinéma français. Il comptait plusieurs chefs-d'œuvre à sa filmographie comme Le Mépris, A bout de souffle ou encore Pierrot le Fou.
Dans cette interview extraite d'un journal télévisé de mars 1964 diffusé sur la 1ère chaîne, le cinéaste exposait justement sa vision du cinéma. Un cinéma corseté et sujet à la pression financière dont il avait voulu s'extraire. Lui, il l’affirmait, souhaitait se permettre le « ratage » car c’était à ses yeux une façon de garder ce qu’il considérait comme « le meilleur ».
Le droit à l'erreur
Avec délectation et ironie il décrivait quelques-unes de ces petites infractions au code cinématographique : « On ne fait pas un gros plan avec un gros angulaire, bien, on va en faire ! On ne fait pas de travelling à la main, bon, on va le faire ! » Ce rebelle de la pellicule vouait se donner le droit à l’erreur et laisser ainsi libre-court à sa créativité et à son « désir de montrer que tout » était permis. Une liberté de filmer en totale opposition avec la compartimentation du cinéma français qu’il qualifiait alors « d’inquisition ». Sa carrière, il la dédierait à la transformation de ce cinéma qui ne laissait que peu de chances à l’expression personnelle et qu’il était selon lui difficile de « pénétrer avant 40 ans ».
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