Le prix Goncourt est le Graal recherché par de nombreux écrivains mais certains, au contraire, le considèrent comme un handicap. Ce fut le cas de Jean Carrière, prix goncourt 1972, qui racontait son calvaire en 1987.
Juste après son Goncourt obtenu en 1972 pour son roman L'épervier de Maheux, l'auteur va vivre une descente aux Enfers qu'il décrit dans un livre intitulé Le prix du Goncourt. Sur le plateau d'Apostrophes, le 6 novembre 1987, Jean Carrière raconte à Bernard Pivot comment le prix Nobel a gâché sa vie : "le prix Goncourt a été la crête d'une très longue tempête... Cette énorme crête n'a fait qu'amplifier tout ce qui allait déjà mal dans ma vie. Il y a eu une succession d'événements, immédiatement après le prix, qui m'en a enlevé tout le bénéfice".
Après son prix, il a été incapable d'écrire. Il confie : "L'écriture devient inabordable. On ne peux plus écrire car on ne peut plus vivre et pour moi vivre et écrire c'était une seule et même chose... On est perdu pour la littérature mais on est perdu pour la vie aussi."
Pour aller plus loin :
Remise du prix Goncourt 1972. (20 novembre 1972)
Télé pays de loire : Jean Carrière rencontre des écoliers dans une classe d'école pour évoquer la littérature et le métier d'écrivain. "Ecrire pour des gosses c'est écrire pour l'homme..."(8 février 1973)