Trente ans que les astronomes l'attendaient : le télescope James Webb, le plus grand et le plus puissant jamais envoyé dans l'espace, a rejoint les étoiles, pour remonter aux origines de l'Univers et explorer des planètes extrasolaires semblables à la Terre. Lundi 11 juillet, sa première image a été dévoilée aux yeux du monde : un somptueux cliché montrant des galaxies formées peu après le Big Bang, il y a plus de 13 milliards d'années.
Samedi 25 décembre, le télescope de la Nasa, embarqué dans la fusée Ariane 5, avait décollé depuis la base de Kourou en Guyane. Le chef de l'Etat Emmanuel Macron avait salué un jour qui « restera à jamais gravé dans l'histoire de la conquête spatiale ».
Le télescope James Webb marche désormais dans les pas du mythique Hubble, lancé en 1990 et toujours en fonctionnement.
Imaginé dès 1989, le « JWST » (James Webb Space Telescope, du nom d'un ancien dirigeant de la Nasa) a été élaboré avec l'aide des agences spatiales européenne (ESA) et canadienne (ESC) pour ses instruments. D'innombrables problèmes de développement ont conduit à maints reports de son lancement prévu dans les années 2000 et à un quasi triplement du coût, aujourd'hui proche de 10 milliards de dollars.
Cet «observatoire généraliste », sans égal en taille et en complexité, est doté d'un immense miroir, composé de 18 segments hexagonaux, mesurant 6,5 mètres de diamètre soit près de trois fois celui de Hubble. Il peut travailler à l'abri des perturbations, condition indispensable à son acuité visuelle, déployée dans le domaine de l'infrarouge : une longueur d'ondes invisible à l'oeil nu que Hubble ne pouvait voir. Grâce à ses observations dans l'infrarouge proche et moyen, James Webb pourra voir à travers des nuages de poussière impénétrables pour son prédécesseur.
Autres grandes différences entre les deux télescopes : le miroir principal de James Webb évolue bien plus loin : à 1,5 million de kilomètres de la Terre, contre 600 km pour Hubble.
Cette première image scientifique et en couleur de James Webb marque un jour «historique», a salué le président américain Joe Biden. Cette photographie est «l'image infrarouge la plus profonde et la plus claire jamais prise de l'Univers lointain jusqu'ici», a déclaré la Nasa.