L'ACTU.
Le plus connu des timbres postaux français, le timbre rouge, a été supprimé par La Poste. Il était utilisé pour les envois de lettres prioritaires et est remplacé depuis le 1er janvier 2023 par un service dématérialisé. Désormais, les courriers prioritaires, envoyé à J+1, seront pris en charge via le site de La Poste, sous le format d'une e-lettre, un timbre désormais turquoise. Un service qui coûte plus cher, passant de 1,43 € pour un timbre rouge à 1,49 €.
Avec son buste de Marianne en surimpression blanche, le timbre rouge était l'une des figures des services postaux français. Sa disparition a donc provoqué un certain étonnement. Mais avec cette nouveauté, La Poste dit répondre à l’évolution des usages de ses clients et vouloir réduire son empreinte écologique. Le timbre classique, le timbre vert est maintenu.
Retour sur l'histoire de ce « symbole phare de la République. »
L'ARCHIVE.
« À quoi ressemblera le prochain timbre-poste Marianne ? » interrogeait David Pujadas en 2003 au 20h de France 2. Dématérialisé, pourrait-on lui répondre désormais. À l'époque, il s'agissait en réalité du lancement d'un concours pour connaître le nouveau dessin de Marianne qui trônerait sur les nouveaux timbres. L'occasion pour l'archive ci-dessus de revenir sur l'histoire du timbre postal, symbole des services postaux français depuis plus de 150 ans.
Et pourtant, le concept de timbre postal était à l'origine... anglais. « En 1836, Rowland Hill, directeur des Postes de sa majesté la reine Victoria eu l'idée géniale de faire payer à l'avance le port par l'expéditeur et non plus après acheminement par le destinataire » expliquait une journaliste. Les premiers timbres anglais furent émis en 1840, portrait de la reine en surimpression.
Le premier timbre rouge était vermillon
Cette idée fut importée en France à partir de la Deuxième république, instaurée en 1848. En 1849, les premiers timbres français avaient pour iconographie Cérès, déesse romaine de l'agriculture, puis une semeuse, une femme dispersant du grain. Elle était représentative, selon Françoise Eslinger, directrice du service national des timbres, de « la France rurale, à la fois quotidienne, proche de nous, mais en même temps, la France triomphante, celle qui sème les idées (...) qui envoie ses idées un petit peu partout dans le monde. »
À l'époque, les timbres rouges servaient à envoyer les courriers les plus lourds. Il était alors appelé « un franc vermillon », car il coûtait un franc et était rouge vermillon. Cette couleur, proche d'un autre timbre, orange, fit qu'il était difficile de le discerner, de nombreuses erreurs eurent lieu. Il fut donc retiré du marché et ses stocks furent brûlés, tel que le montre le montage ci-dessous.
Une iconographie symbolique
Avant d'être à l'effigie de Marianne comme aujourd'hui, ce furent successivement les traits de Napoléon III qui furent apposés aux timbres puis les symboles du régime de Vichy, lors de l'occupation. « Avec la libération, Marianne revient de plus en plus humaine, elle prendra même les traits des plus belles femmes de France », racontait le commentaire. Finalement, en 1969, le timbre rouge, pour l'envoi de lettres prioritaires fit son apparition.
À présent dématérialisé, les timbres rouges physiques pourront être utilisés jusqu'à la fin de l'année. Si certains pleurent la disparition de ce timbre si spécial, il fera peut-être le bonheur des collectionneurs en devenant un objet rare, marqueur d'une période de l'histoire de France.
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