L'ACTU.
Le hérisson, ce petit mammifère familier de nos jardins, a rejoint la liste des animaux en voie d’extinction. La Liste rouge des espèces menacées, publiée le 28 octobre 2024 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) lors de la COP 16, l'a passé du statut de « préoccupation mineure » à « quasi menacé ».
LES ARCHIVES.
Le hérisson est apparu il y a 60 millions d'années. C'est un animal nocturne qui chasse la nuit. Majoritairement insectivore, il se nourrit parfois de petits animaux, comme des rongeurs et même de vipères. Sa disparition inquiétante est multifactorielle. En cause, l'expansion urbaine qui le chasse de son habitat, l'usage des pesticides qui tue les insectes dont il s'alimente et la voiture, responsable d'une hécatombe sur les routes.
L'archive ci-dessous, qui date de 1987, une époque où l'on commençait à alerter sur sa disparition possible, à cause du flux de voitures ou de camions.
Page nature : le hérisson
1987 - 04:06 - vidéo
« Malheureusement, quand ils traversent une route et qu'ils voient une automobile, ils ont peur et leur réflexe naturel consiste à se mettre en boule. C'est la raison pour laquelle ils se font écraser. Parce que, sinon, un hérisson peut courir. Il court relativement vite (...) mais il n'a pas le réflexe de se sauver ».
Ces multiples menaces rendent l’Erinaceus europaeus vulnérable. S'il est encore recensé en France, au Royaume-Uni, en Norvège, en Suède, au Danemark, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Autriche, sa population a diminué dans plus de la moitié des pays où il est établi.
Un animal protégé en Europe depuis 1981
En 1981, « le gardien des potagers apparu à l'époque des mammouths » est devenu une espèce protégée dans toute la communauté européenne. De nombreuses campagnes d'information et de protection sont régulièrement organisées, notamment en matière automobile. Comme ci-dessous en 1989, à Evette-Salbert (90).
Sa disparition serait une véritable perte écologique, car il est très utile notamment dans les jardins où il dévore nombre de ravageurs comme les limaces.
Campagne de protection des hérissons dans un village près de Belfort
1989 - 01:43 - vidéo
« Il faut vraiment le protéger, car un jour, il sera en voie de disparition s'il continue à se faire écraser »
Au autre exemple d'action, celle du refuge géré par l'association Chêne à Allouville-Bellefosse en Seine-Maritime en 2004. Dans leur havre de paix, les bénévoles soignaient les hérissions, avant de les relâcher dans la nature. À l'époque de ce reportage, les humains étaient responsables de la moitié de la disparition des hérissons et à peine 20% d'entre eux atteignaient 7 ans, âge qui correspondait à leur espérance de vie maximale.
Un indicateur de l'état de la biodiversité
Malgré les campagnes d'information et de protection, l'hécatombe du hérisson n'a pas cessé. Dans le reportage présenté ci-dessous, qui date de 2019, il est expliqué qu'en 20 ans, 70% des hérissons ont disparu de France et leur extinction est possible dès 2050. Au Parc de Conilhères d'Alès, Catherine Audic, une bénévole sensibilise les enfants à leur triste sort. Lorsqu'ils fêteront leurs 20 ans, l'animal n'existera sans doute plus que dans nos archives.
Il serait dramatique qu'il disparaisse, car le hérisson joue un rôle essentiel pour la biodiversité, c'est une sentinelle écologique. Catherine Audic parle « d'espèce parapluie » : « C'est-à-dire que quand il disparait, tous les animaux autour sont en danger. C'est un indicateur que la biodiversité va mal. »
Lâcher de hérissons
2019 - 02:04 - vidéo
« C'est important d'expliquer aux enfants comment fabriquer des gîtes, de manière à ce qu'ils sachent comment agir pour protéger la nature ».
Un animal qui se domestique facilement
Pour conclure cet article avec un sourire, retour en 1969. Dans les années 1960, quand le hérisson foisonnait encore dans les jardins, il était facile de le domestiquer. Et cette boule de picots savait manifester son affection. En tête d'article, découvrez l'histoire de la petite Brigitte et de son hérisson Piquette.
La fillette, âgée de onze ans, présentait son hérisson orphelin qu'elle avait recueilli à 3 ou 4 jours et surnommé Piquette à cause de ses piquants. Elle l'avait nourri avec du lait bouilli, avant d'élargir son régime, au chocolat, aux gâteaux et aux pâtes. Un régime plutôt original pour un animal essentiellement insectivore. Mais visiblement, Piquette appréciait les extras. « Il aime beaucoup les desserts sucrés », expliquait-elle. Piquette n'avait pas pour autant perdu son instinct sauvage, et comme ses congénères dans la nature, il vivait la nuit, sortant au crépuscule pour chasser. L'hiver venu, il entrait dans une longue période d'hibernation de 4 mois. Brigitte racontait son retour à la vie au printemps. Pour conclure la séquence, Jean Richard, le comédien qui joua longtemps le commissaire Maigret, également propriétaire d'un zoo, lui prodiguait quelques conseils alimentaires.
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