Très populaire outre Atlantique, Halloween arrive en France à la fin des années 90. Cette fête traditionnelle celte importée aux États-Unis par les migrants Irlandais après la grande famine de 1845, revient tel un boomerang sur le continent européen. Pour les Celtes, au Moyen-Âge, la nuit du 31 octobre, c'est celle du retour des morts parmi les vivants.
Pour fêter les morts, on joue avec la peur. Comme pour conjurer le sort, sorcières, monstres et fantômes s’invitent dans les chaumières le temps d'une soirée. On décore les maisons de Jack-o’-lantern, ces lanternes sculptées dans des citrouilles au visage grimaçant, on se déguise, et les enfants partent à la chasse aux friandises en faisant du porte-à-porte aux cris de «la bourse ou la vie» («Treats or tricks»). Favorisée par l’essor de la culture américaine, Halloween s’inscrit désormais en bonne place dans le calendrier des ménages français. Comme l’explique une mère de famille dans la vidéo en tête de cet article, Halloween « est un bon moyen d’occuper les enfants tout en démystifiant le monde des monstres et des sorcières ».
Si la fête d’Halloween était encore assez méconnue dans l’hexagone en 1997, elle faisait le bonheur des commerçants. « Le phénomène prend une proportion énorme » expliquait Gilbert Delhomme, responsable des Galeries Lafayette à Paris. Le cours de la citrouille avait même augmenté de 12% à Rungis. Les publicitaires aussi se frottaient les mains. Pour l’occasion, un opérateur mobile avait installé 8500 citrouilles dans les jardins du Trocadéro. De la fête traditionnelle aux as du marketing, l'image est restée dans les mémoires...