Auteur prolixe de 192 romans, créateur du très fameux commissaire Maigret, Georges Simenon a aussi publié à la fin de sa vie des "Mémoires intimes" où sa personnalité et ses relations avec ses épouses ou sa fille montrent un personnage complexe. Retour sur " le cas Simenon" à travers différentes rencontres filmées.
En 1959, dans Cinq colonnes à la une, le romancier se livre d'avantage.
Georges Simenon débute l'entretien de profil, devant une fenêtre, et rejoint ensuite son bureau. Il déclare :"Je suis un homme heureux". Mais il a peur de devoir payer ce bonheur d'une certaine façon. Il exprime cette angoisse à plusieurs reprises et se rappelle que lorsque il était jeune, il n'imaginait pas que quelqu'un puisse vivre de la littérature. Il déclare être angoissé face à son succès et se demande combien de temps encore, le public adhérera à ses écrits.
Suite à une nouvelle question, il raconte ses origines modestes et s'effraie de nouveau de sa réussite. Il culpabilise à l'idée de ne pas travailler tous les jours comme pour beaucoup d'autres métiers. Mais il déclare que "Si j'étais dictateur, j'interdirais la littérature... trop individualiste".
La dernière partie de l'entretien porte sur l'influence de la littérature policière sur la criminalité des jeunes. Il n'y croit pas et explique que cette criminalité a toujours existé mais que "la moralité publique a changé".
Pour aller plus loin
JT de 13h00 : interview de Georges Simenon alors qu'il termine son roman Le chat. (14 octobre 1966)
Info dimanche : Simenon, le silence. Claude Mosse est allé rendre visite à Georges Simenon, à Lausanne, dans l'appartement d'une grande tour d'habitation, dans lequel il vit depuis son départ d'Epalinges. Cela fait plus d'un an qu'il vit là reclus, ne recevant plus personne.