Portrait de Frida Kahlo, artiste mexicaine et icône du Pop Art

L'ANNIVERSAIRE.

Frida Kahlo, née au Mexique en 1907, aura vécu 47 ans d'une vie tourmentée et flamboyante. Son parcours fait de rébellion, de liberté, de création, fut aussi parsemé de douleur physique et de souffrance psychologique. Lorsqu'elle s'éteint le 13 juillet 1954 des suites d'une grave pneumonie, elle laisse derrière elle une œuvre picturale considérable, sorte de journal intime dans lequel elle a peint, au sens propre comme au figuré, les joies et les drames qui ont marqué son existence : son grave accident, son immobilisation, son amour passionné et torturé pour Diego Rivera, de vingt ans son aîné, ou son impossibilité à devenir mère.

La vie de Frida a été bouleversée par un terrible accident survenu le 17 septembre 1927, elle a 18 ans. Alors qu'elle rentre de ses cours, son autobus quitte la route et percute un tramway. La jeune fille est grièvement blessée. Une barre de métal transperce son abdomen et sa cavité pelvienne. Sa jambe droite est fracturée en de nombreux endroits, onze au total. Son pied droit est cassé. Le bassin, les côtes et la colonne vertébrale sont, eux aussi, brisés. Frida va rester de longs mois alitée dans d'atroces douleurs. Elle sera contrainte de porter des corsets en plâtre. Cet épisode dramatique de sa vie est à l'origine de sa vocation de peintre.

Alitée, sa mère lui offre des couleurs, un chevalet et fait installer un miroir au-dessus d'elle. Frida devient son propre modèle, peint son reflet, sa douleur et ses tourments. Ses œuvres oniriques et naïves, assez proches des surréalistes, (elle sera une amie d'André Breton) sont largement inspirées par les traditions populaires de son pays. Mais l’autoportrait va rester son sujet de prédilection et son instrument de résilience. Ses tenues colorées, sa maison bleue (qu'elle ne quitta jamais), ses objets folkloriques, font partie intégrante de son univers artistique chatoyant qui célèbre la culture mexicaine.

L'ARCHIVE.

Son histoire est racontée dans l'archive disponible en tête d'article. Il s'agit d'un reportage diffusé dans le Journal de 13 h d'Antenne 2 le 8 mars 1992, à l'occasion d'une exposition de la peintre organisée au Printemps Haussman à Paris.

« Cette femme emprisonnée dans un carcan de fer, c'est Frida Kahlo, une des femmes peintres les plus célèbres du Mexique. Par ce terrible autoportrait en guise d'autobiographie, Frida Kahlo voulut conjurer l'instant tragique, l'instant de l'accident qui la condamne un jour à rester allongée, immobile. Sa seule ressource, un miroir au plafond et un intense désir de peindre. Peindre son visage ou celui de ses proches. Alors par ce geste inlassablement répété, le processus va s'inverser et la menace de mort se transformer en élan de vie. Frida Kahlo va concentrer dans son regard toute l'énergie qu'elle ne peut déployer dans ses mouvements et dans sa peinture primitive, naïve, cruelle. Tous les désirs de femmes qu'elle ne peut mener à terme. »

Suit l'interview de Rauda Jamis, sa biographe, à propos de sa manière de peindre : « Je définirais sa peinture comme une sorte de journal intime peint avec des couleurs très brillantes qui sont complètement en contradiction avec la douleur terrible et noire, presque sombre, qu'elle vivait. Déchirante, je dirais. Effectivement, c'est une peinture qui part tout droit du cœur, qui part tout droit de l'âme et qui part tout droit du corps. »

Une œuvre picturale touchante, comme l'explique plus tard la chanteuse Jill Caplan rencontrée dans l'exposition, admirative de son courage de femme brisée et d'artiste.

Une battante inspirante

L'archive ci-dessous revient sur le parcours de cette artiste devenue une icône du Pop Art. Il est notamment question de sa vie amoureuse compliquée avec son mari, le célèbre peintre Diego Rivera, un mentor obsédant, aussi infidèle que génial.

Elle est aussi devenue une figure de référence pour de nombreuses femmes et source d'inspiration pour les créateurs de mode comme Jean-Paul Gaultier.

Preuve de résilience, son dernier tableau s'intitule « Viva la vida ». Vive la vie !

Cette dernière archive, extraite du 19-20h de France 3 du 1er octobre 2022, nous entraîne au palais Galliera à Paris qui consacrait alors une exposition à l'artiste mexicaine. L'occasion de retrouver photos, portraits, vêtements colorés et même meubles et objets de l'artiste révolutionnaire et féministe. Une femme moderne dans sa manière de vivre sa vie. Un modèle qui inspire toujours de nombreuses femmes aujourd'hui.