Une polémique est née vendredi 19 août à la suite d'une diffusion sur Youtube d'une vidéo d'un jeu appelé « Kohlantess » qui se déroule au sein de la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne. On y voit des détenus et des surveillants s'affronter dans différentes épreuves ludiques - dont une séance de karting - au profit d'associations caritatives.
L'opposition a dénoncé une agression à l'égard des proches des victimes des détenus, et le ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti a demandé une enquête administrative. La contrôleuse générale des prisons Dominique Simonnot a regretté, elle, que le délabrement et la surpopulation des prisons de l’Hexagone ne soient pas au cœur des débats. Pour elle, les images n'étaient pas choquantes mais « bon enfant » et « originales », et de rappeler que de nombreuses activités sont pratiquées dans les prisons françaises pour les détenus et le vivre ensemble avec les surveillants. « Il y a d’autres choses qui se passent en prison : du VTT, du cheval, de l’escalade, du football entre détenus et surveillants, mais ces images ne sont pas publiques », a-t-elle expliqué sur BFMTV.
Coupure
Le travail de réinsertion qui est fait dans les prisons est évoqué dans l'archive placée en tête de cet article et qui revient, en 1998, sur les 100 ans de la prison de Fresnes. Différentes activités sont organisées au sein de la prison pour faciliter la réinsertion. Les détenus peuvent également travailler ou effectuer de menus achats. Un détenu expliquait même : «Aujourd'hui, en prison, on n'est pas coupé de l'extérieur. J'imagine mal comment les gens pouvaient vivre en prison il y a cinquante ans, il n'y a avait alors plus d'avenir, plus d'espoir». Dans son lancement, le journal Daniel Bilalian expliquait même que pour le prisonnier, appelé détenu, «la détention [n'était] plus synonyme de coupure complète avec le monde extérieur».
Sébastien Nicolas, secrétaire général du SNP-FO direction, a rappelé lundi 22 août sur France info que la réinsertion passe par des activités de loisirs, « pour une raison simple, c’est que la loi nous demande de développer énormément d’activités en prison».