Le 31 décembre 1994, François Mitterrand prononce ces mots en conclusion de ses vœux à la Nation :
« L’an prochain, ce sera mon successeur qui vous exprimera ses vœux. Là où je serai, je l’écouterai, le coeur plein de reconnaissance pour le peuple français qui m’aura si longtemps confié son destin et plein d’espoir en vous. Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas. Je forme ce soir des vœux pour vous tous, en m’adressant d’abord à ceux qui souffrent, à ceux qui sont seuls, à ceux qui sont loin de chez eux. Bonne année, mes Chers Compatriotes. Bonne année et longue vie. Vive la République, vive la France ! »
Voici ci-dessous, l'allocution en intégralité :
Cette formule - «je crois aux forces de l’esprit» - ambiguë et forte restera dans les mémoires.
Une allusion directe à sa mort que le président Mitterrand évoquait encore plus directement, quelques mois plus tôt, lors d'une interview exceptionnelle donnée au palais de l’Élysée à Jean-Pierre Elkabbach, le 12 septembre 1994.
À la fin de l'entretien, le journaliste d'Antenne 2, reprenant le célèbre questionnaire de Bernard Pivot dans l'émission «Bouillon de culture», demandait au président ce qu'il dirait à « la transcendance » [ou à Dieu], et en retour ce qu'il espérait que la transcendance lui réponde :
Le 8 janvier 1996, à l'aube, François Mitterrand décédait à l'âge de 79 ans dans son appartement parisien des suites d'un cancer qu'il avait longtemps tenu secret.