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Étienne Daho en 1983, un enfant de la nuit qui chérissait la fête

Étienne Daho en 1983, un enfant de la nuit qui chérissait la fête

Le 29 novembre 2024, Étienne Daho sort son nouvel album intitulé «Étienne live». Il s'agit de la captation du dernier concert de sa tournée de 2023, «Tirer sur les étoiles». L'occasion de revenir sur les débuts du Rennais en 1983. À l'époque, les nuits étaient pour lui une source d'inspiration inépuisable.

Par Florence Dartois - Publié le 27.11.2024 - Mis à jour le 29.11.2024
Etienne Daho "Saint Lunaire, dimanche matin" - 1983 - 02:12 - vidéo
 

L'ACTU.

Étienne Daho offre à ses fans la captation intégrale du dernier concert de sa tournée « Tirer la nuit sur les étoiles » qui s'est tenu le 22 décembre 2023 à l’Accor Arena de Paris. Ce concert exceptionnel achevait une tournée qui avait accompagné la sortie de son 13e album studio Tirer la nuit sur les étoiles.

Après un été dans les festivals, Étienne Daho avait repris la route à l’automne pour une tournée des grandes salles, soit cinquante concerts donnés devant plus de 300 000 spectateurs. Un véritable challenge pour celui qui préférait jusqu'alors les petites salles intimistes, à l'image de l'Olympia, comme il le racontait sur France Inter le 8 février 2024.

Ce nouveau show, il le voulait musicalement et visuellement spectaculaire, mêlant son répertoire de tubes à ses nouvelles chansons et à des standards anglo-saxons qui ont jalonné une carrière de plus de 40 ans. C'est ce mélange de nostalgie, d'audace et de réinvention que propose la version intégrale des 26 titres du spectacle. La preuve que son goût de « l’intranquillité », qui le caractérise, est toujours payante.

Se réinventer sans cesse

Étienne Daho n'aime pas se regarder dans le rétroviseur. Se revoir, c'est accepter ses failles, ses maladresses et s'éloigner de la perfection vers laquelle on tend. Une perfection qu'il est difficile de retrouver dans les premières prestations. Mais replonger dans les archives d'un artiste qu'on aime, c'est aussi - et surtout - retrouver la beauté d'une première rencontre, réenchanter un souvenir, goûter à la fraîcheur des débuts, replonger dans l'excitation de la découverte. En une carrière, Daho est devenu un être unique sur la scène française jusqu'à devenir la locomotive de la pop française.

« Comme moi, je me suis nourri de mes aînés, il y a les plus jeunes qui se nourrissent de ce que j'ai pu faire. C'est super. C'est une récompense pour l'artiste ».

S'il n'aime pas revoir ses anciennes prestations, les archives dévoilent un artiste talentueux en construction, mais qui se pressentait un destin et cultivait sa différence.

Dans l'archive que nous vous proposons de retrouver en tête d'article, Étienne Daho était bien loin d'imaginer qu'il serait toujours là, 40 ans plus tard, cultivant sa soif de nouveauté et se réinventant, jusqu'à devenir le « parrain de la pop française », un modèle inspirant pour une nouvelle génération d'artistes, comme le montre le sujet du 20 heures de France 2 ci-dessus.

L'ARCHIVE.

Cette archive date du 1er décembre 1983. Ce jour-là, Étienne Daho et son co-auteur Frank Darcel (EX-Marquis de Sade), étaient venus présenter le tout nouveau 45 tours du chanteur en exclusivité sur FR3, pour le magazine « Asphalte » présenté par Emmanuel Yvon. Le disque devait sortir le 4 janvier 1984, dix jours avant l'anniversaire du Breton (Étienne Daho est né le 14 janvier 1956 à Oran). Pour l'occasion, Étienne Daho allait offrir une prestation en avant-première des deux titres de ce 45 tours dédiés à la nuit, grande source d'inspiration de l'artiste. Le premier s'intitule Saint-Lunaire dimanche matin, il est disponible en tête d'article. Étienne Daho l'interprète en studio.

Inspiré par les nuits de fête

La chanson parle des fins de nuits de fête, elle nous entraine sur la plage de Saint-Lunaire, une commune proche de Dinard en Ille-et-Vilaine, à la sortie d'une boîte, au petit matin. Si le titre phare Week End à Rome, sorti à la même époque, est devenu un tube, cette ode nostalgique à la fête et aux discothèques est restée plus confidentielle, bien que pourtant magnifique.

Dans une interview au Télégramme le 15 août 2018, Étienne Daho en racontait ainsi la genèse : « J’y ai passé beaucoup, beaucoup de temps [dans la discothèque de Saint Lunaire] J’y ai roulé aussi beaucoup, beaucoup de pelles, à beaucoup, beaucoup de gens très différents dont je ne me souviens plus, bien évidemment (...) Dans mon album "La Notte, la Notte" sorti en 1984, j’avais écrit une chanson sur cette boîte de nuit que j’avais appelée "Saint-Lunaire dimanche matin". Cet album, enregistré avec Frank Darcel et Arnold Turboust, racontait un peu notre vie à ce moment-là, l’été 82. "La notte" signifie la nuit en italien. On vivait la nuit. Et on finissait invariablement à La Chaumière à 6 ou 7 h du matin. On se réveillait à 15 ou 16 h. On essayait vaguement de soigner une gueule de bois pour recommencer le soir même. Pour moi, c’est ça : cette chanson, cet album, cet été 82. »
Avant de présenter la seconde interprétation, plus connue celle-là. Laissons la parole à Étienne Daho et Frank Darcel. Au micro d'Emmanuel Yvon, à la veille du début la 5ème édition des Trans Musicales de Rennes, ils évoquaient leurs influences musicales, notamment les Stinky Toys (pour Étienne), davantage que Marquis de Sade dont l'ex-chanteur Frank Darcel avait été membre.

« Les gens ont envie de s'amuser, de sortir, de s'étourdir. Je pense que c'est ça qui les intéresse ».

La chanson Sortir ce soir, gros hit de l'année 1984, est un bon exemple de la frénésie festive qui régnait alors. Un art de la fête dont l'artiste rennais rendait si bien compte. Dans l'archive suivante, toujours extraite du magazine « Asphalte », Étienne Daho interprète ce titre dans une discothèque rennaise. Un « clip maison » à la sauce FR3, certes désuet, mais qui nous donne un bon aperçu de ce que devaient être les folles nuits rennaises de Daho à cette époque. Un sujet qui le concernait et dans lequel son jeune public se reconnaîtrait également lui apportant la notoriété.

Etienne Daho "Sortir ce soir"
1983 - 04:48 - vidéo

« C'est la quête de ce que cherche pas mal de gens. Dans la variété française, enfin pour moi, les gens parlent de choses complètement démodées qui ne me concernent pas vraiment. De gens beaucoup plus vieux que moi, ce n'est pas ma génération et j'ai envie de parler de ça. Parce qu'on n'en parle pas et que ça existe aussi... C'est ça qui est important en ce moment. »

LE BONUS.

Quelques années plus tard, en 1993, dans l'émission « Taratata », encore produite par France TV, Étienne Daho évoquait en chanson son amour de la nuit et de la fête toujours bien présent en lui, avec ce titre très explicite, Attractions désastres, dans lequel l'artiste se livre plus que jamais.

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