Le 6 janvier 2021, une foule de milliers de manifestants a envahi la colline du Capitole, siège du Congrès américain, à Washington. Ce jour-là, une manifestation dénommée « Save America » avait réuni de nombreux soutiens au président Donald Trump, pourtant battu à l'élection présidentielle du 3 novembre face à son rival Joe Biden. Le Républicain refusait le résultat des urnes et clamait que sa ré-élection lui avait été volée. Le président et ses soutiens voulaient mettre la pression sur le vice-président Mike Pence, qui présidait ce jour-là le Congrès pour certifier la victoire de Joe Biden, dernière étape légale dans le processus de transition entre les deux administrations. Après un discours devant la Maison Blanche de Rudolph Giuliani, ancien maire de New York et avocat personnel de Donald Trump, réclamant un « procès par combat », Donald Trump prononçait à son tour un discours aux termes séditieux, appelant ses soutiens à marcher sur le Capitole, leur demandant de se battre « comme des diables » pour « stopper le vol » de l’élection présidentielle.
Environ 10 000 de ses soutiens ont alors entendu cet appel et se sont dirigés vers le Capitole, aux environs de midi. La sécurité a rapidement été débordée et près de 800 émeutiers parviendront dans l'après-midi à pénétrer à l'intérieur du bâtiment, donnant lieu à des scènes inimaginables et les images feront le tour du monde. Les débats de certification au Sénat seront ajournés, les sénateurs exfiltrés ou retranchés dans leurs bureaux. Arrivée en renfort, la Garde nationale, aidée de la police, reprendra le contrôle du Capitole en fin d'après-midi.
Cinq personnes ont trouvé la mort pendant ces émeutes, 1 policier et 4 émeutiers, dont 3 pour raisons médicales.
Incidents violents
Le Capitole avait déjà connu plusieurs incidents violents depuis sa construction au début du XIXe siècle. En 1835, le président Andrew Jackson y échappe de peu à la mort, les revolvers du déséquilibré qui le visent s'étant enrayés. En 1915, une bombe éclate au Sénat, sans faire de blessés. Elle a été posée par un activiste pro-allemand qui dénonce l'aide américaine à la Grande-Bretagne dans le contexte de la Première Guerre mondiale. En 1954, une fusillade éclate. Les responsables, quatre nationalistes porto-ricains, tirent sur les membres de la Chambre des Représentants, blessant cinq députés.
Le 1er mars 1971, alors que les Etats-Unis du président Nixon bombardent depuis un mois le Laos dans le cadre de la guerre du Vietnam, une bombe explose au Capitole, ne faisant pas de blessés mais occasionnant d'importants dégâts. Cet attentat est le plus spectaculaire d'une série de bombes posées à travers le pays par les militants qui s'opposent à la politique vietnamienne du président Nixon.
Coups de feu au Capitole
1998 - 01:49 - vidéo
Le 24 juillet 1998, le siège du pouvoir législatif américain subit l'attaque d'un déséquilibré américain, Russell Weston Weston Jr, 41 ans, qui se mêle aux visiteurs pour pénétrer à l'intérieur du Capitole et y faire feu. Deux policiers sont tués, et deux touristes gravement blessés.
Plus récemment, en 2012, un jeune Marocain proche de la mouvance islamiste est arrêté aux abords du Capitole alors qu'il y projetait un attentat. Des explosifs sont retrouvés dans son sac, mais ces derniers étaient désactivés, la police ayant réussi à infiltrer le projet et à se faire passer pour les donneurs de bombe. Un drame évité donc in extremis.
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1971 : Devant le Capitole, le journaliste Emmanuel de la Taille relate l'attaque à la bombe dont le monument a fait l'objet suite à la décision du président Nixon de bombarder le Laos
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1998 : Retour sur la fusillade du Capitole perpétrée par le déséquilibré Russell Weston, avec notamment une déclaration de Bill Clinton dénonçant un "acte de barbarie"
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